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Corée du Nord : Moscou s'opposera aux nouvelles sanctions proposées par les Occidentaux

Les Etats-Unis, soutenus par la France, vont proposer à l'ONU de nouvelles sanctions contre la Corée du Nord, après le lancement historique par Pyongyang d'un missile intercontinental. La Russie a déjà prévenu qu'elle s'y opposait.

L'essai d'ICBM (missile balistique intercontinental) qui a eu lieu le 4 juillet constitue une «claire et nette escalade militaire» de la part de la Corée du Nord, selon Nikki Haley, l'ambassadrice américaine à l'ONU, qui s’exprimait le 5 juillet devant le Conseil de sécurité des Nations unies réuni d'urgence. «Dans les prochains jours, nous présenterons une résolution proportionnée à l'escalade de la Corée du Nord», a-t-elle ajouté.

Nikki Haley a également déclaré que les Etats-Unis étaient prêts à utiliser toute la panoplie de leurs moyens, y compris militaires, pour se défendre. Elle a ajouté cependant qu'elle préférait ne pas devoir aller dans cette direction.

Evoquant «d'autres moyens», l'ambassadrice américaine à l'ONU a expliqué avoir parlé avec le président américain Donald Trump de sanctions visant les pays persistant à commercer avec la Corée du Nord. «Nous ne nous focaliserons pas exclusivement la Corée du Nord. Nous nous focaliseront sur tous les pays qui choisissent de faire des affaires avec ce régime hors-la-loi», a-t-elle souligné.

La France a elle aussi plaidé pour «un durcissement et un renforcement des sanctions» contre la Corée du Nord, selon son ambassadeur à l'ONU, François Delattre.

La Russie, qui dispose d'un droit de veto, a affirmé qu'elle s'opposerait à de nouvelles sanctions autant qu'à une riposte militaire. «Tout le monde doit admettre que les sanctions ne vont pas résoudre le problème», a déclaré l'ambassadeur adjoint de la Russie à l'ONU Vladimir Safronkov, ajoutant que toute tentative de justifier une solution militaire était inadmissible.

L'ambassadeur chinois à l'ONU, Liu Jieyi, a lui aussi estimé qu'une action militaire n'était «pas une option».

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Le Conseil de sécurité avait déjà adopté en 2016 deux régimes de sanctions pour augmenter la pression sur Pyongyang et tarir les devises qui servent au financement de ses programmes militaires, bannis par l'ONU. Ces résolutions ont conduit à réduire de manière significative les exportations de charbon nord-coréen, source majeure de revenus, et à contrôler davantage tous les chargements en provenance de ou vers la Corée du Nord. Au total, l'ONU a imposé six régimes de sanctions à la Corée du Nord depuis son premier essai nucléaire en 2006.

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