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Un éditeur de logiciels ukrainien soupçonné de propager un virus mondial, ses serveurs saisis

La cyber-police ukrainienne a saisi les serveurs de l’un des plus grands éditeurs de logiciels de comptabilité du pays après qu’un virus malveillant ayant touché des dizaines d’entreprises dans le monde s’est propagé, probablement via sa mise à jour.

Les serveurs de la société ukrainienne M.E.Doc, spécialisée dans l'édition de logiciels informatiques, ont été saisis dans le cadre de l’enquête sur la dernière cyberattaque massive, selon Reuters qui cite le chef de la cyber-police ukrainienne, Sergueï Demediouk. Ioulia Kvitko, porte-parole de la cyber-police, a confirmé que l’enquête se poursuivait dans les bureaux de M.E.Doc.

D’après Reuters, des agents de renseignement ukrainiens et des experts des entreprises de sécurité estiment que les infections initiales qui ont touché des milliers d’ordinateurs à travers le monde se sont propagées via les mises à jour de la société.

Les employés de M.E.Doc ont ignoré les mises en garde répétées concernant la sécurité de leurs équipements, a confié le chef de la cyber police ukrainienne dans une interview à AP. «Ils le savaient… Ils en ont été informés à nombreuses reprises par différentes sociétés antivirus. Nous établirons un procès-verbal pour cette négligence», a-t-il déclaré.

Selon l'agence de presse AP, dans un communiqué qu'elle aurait ensuite supprimé, la société ukrainienne avait dans un premier temps reconnu avoir été piratée.

Fin juin, des dizaines d’entreprises partout dans le monde ont été attaquées par un virus provenant vraisemblablement d'Ukraine. En Ukraine, la cyberattaque a notamment frappé le gouvernement, des banques, des aéroports et même la centrale nucléaire ukrainienne de Tchernobyl. Ailleurs dans le monde, le transporteur maritime danois Maersk, l'industriel français Saint-Gobain, le laboratoire pharmaceutique Merck aux Etats-Unis, le géant pétrolier russe Rosneft ou l’entreprise de production de confiseries Cadbury en Australie ont été également touchés.

Kiev a accusé Moscou d'être à l'origine de cette cyberattaque sans avoir pu présenter aucune preuve à l’appui de ses accusations. Le Kremlin a démenti ces allégations en les qualifiant d’«infondées».

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