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Qui sont les Kamikaze Riders, ce club belge de motards proche de la mouvance djihadiste ?

Cinq individus proches du club de motards belge des Kamikaze Riders ont été arrêtés en France et en Belgique. De nouveaux déboires pour le groupe, dont le fondateur avait été condamné pour des faits liés au terrorisme.

Cinq personnes proches des Kamikaze Riders, un club belge de motards, majoritairement de confession musulmane, ont été arrêtés le 5 juillet au cours d'opérations antiterroristes à Faches-Thumesnil, dans le Nord de la France et à Anderlecht, en Belgique.

Peu connu du grand public, ce groupe est pourtant dans le radar des autorités belges depuis un certain temps.

Apparus dans un clip de Booba

Créé en 2003 en Belgique, ce club d'une centaine de personnes publiait régulièrement des photos de ses rassemblements et des vidéos d’acrobaties à moto, souvent effectuées en pleine rue. Proche de la culture hip-hop et comportant également des membres non-musulmans, le groupe était parfois sollicité pour apparaître dans des clips de rappeurs, et notamment dans une production de Booba en 2012.

Peu portés sur le respect du code de la route et des règles de sécurité, ses membres étaient peu appréciés, tant par la police que par les amateurs de moto respectueux de la loi. «Ce serait te mentir que de te dire que tout ce qu’on fait est légal», avait ainsi déclaré «Mounir», un membre du groupe à un journaliste du site belge The Word Magazine en 2015.

Djihad et projet d'attentat

Mais le 28 décembre 2016, ce sont pour des faits bien plus graves que sont arrêtés son fondateur Saïd Saouti et Mohamed Kerai, un autre membre du club. Les deux individus auraient projeté de commettre un attentat sur la Grand-Place de Bruxelles ou devant le commissariat central tout proche. Ils auraient évoqués ce projet au cours d'une réunion du club, d'après le témoignage d'un autre Kamikaze Rider au procès.

Les deux hommes auraient en outre participé à des parties de paintball grimés en djihadistes, priant en groupe et utilisant des autocollants noirs sur lesquels figuraient un doigt levé, un signe de ralliement à l'Etat Islamique. Jugés insuffisants par le tribunal correctionnel, aucun de ces deux éléments n'avait été retenu contre eux. 

Il a en revanche été établi lors du procès que Saouti, qui aurait recruté pour le compte de l'Etat Islamique, entretenait des liens avec des djihadistes sur les réseaux sociaux. Il justifiait dans des messages et publications la mort de femmes et d'enfants en vertu de la loi du Talion et souhaitait notamment à un djihadiste avec lequel il correspondait de faire un «tsunami de sang».

Les deux hommes, dont le tribunal estime avoir avéré la radicalisation, l’allégeance à l'Etat islamique et la volonté de se rendre dans une zone de djihad, ont finalement été condamnés à six ans de prison ferme pour Saouti (peine aggravée par une précédente condamnation pour des faits de droit commun) et à trois ans de prison, dont un avec sursis, pour Kerai. 

Le tribunal n'a pas considéré comme un groupe terroriste le club des «Kamikaze Riders», qui n'a plus rien publié sur son compte Facebook depuis. 

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