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Un cardinal du Vatican veut «fermer le robinet» de l'immigration

Le prélat ghanéen Peter Turkson juge souhaitable de «fermer le robinet» de l'immigration en provenance d'Afrique pour se concentrer sur les pays d'origine des migrants. Une position compatible selon lui avec la notion chrétienne de «bon samaritain».

«C'est comme un robinet avec l'eau qui s'écoule : il ne faut pas juste sécher, mais fermer le robinet», a expliqué le cardinal ghanéen Peter Turkson à des journalistes le 30 juin, lorsqu'ils l'ont interrogé sur la question de l'immigration en Europe. Le prélat a précisé que la grande majorité des pays africains n'étaient pas des zones de guerre d'où les populations devaient absolument fuir. «A mon avis, on peut changer les choses, maintenir les jeunes sur place», a-t-il estimé.

Le cardinal, qui dirige le dicastère du Développement humain intégral répondait notamment à des questions sur la menace de l'Italie de bloquer l'entrée de ses ports aux bateaux transportant des migrants secourus en Méditerranée, faute de solidarité européenne. «Le reste de l'Europe ne joue pas son rôle», a-t-il jugé, ajoutant que la décision des Italiens était «interne à l'Europe» et «qu'on ne pouvait pas s'occuper de ces questions seulement en Europe».

«Le grand problème est de traiter cette question à la source par l'angle du développement, faire en sorte que les gens n'arrivent plus ainsi en Europe», a insisté le cardinal ghanéen.

Cette prise de position n'est pas contradictoire avec la notion chrétienne d'action en «bon samaritain» avec les personnes en difficulté et en souffrance, le cardinal étant très favorable à l'initiative de «couloirs humanitaires» pour accueillir des réfugiés menée par l'organisation catholique Sant'Egidio.

Le dicastère (ministère) du Développement humain intégral, dirigé par le cardinal Turkson, a été fondé le 1er janvier. Fruit de la fusion de quatre anciens services, il est chargé notamment des questions de justice, de paix, d'environnement, de santé, d'aide humanitaire, mais aussi des migrations. Ce dernier dossier est toutefois sous l'autorité directe du pape François.

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