Bruno Le Maire pense-t-il avoir des ailes aux pieds ? Venu porter la parole d'Emmanuel Macron à New York ce 30 juin 2017, afin de rassurer un aréopage d'investisseurs américains sur les évolutions à attendre en matière de fiscalité et de droit du travail en France, le ministre de l'Economie issu des Républicains, a brillé par sa connaissance du panthéon grec, se comparant à Hermès, le messager de Zeus (Jupiter pour les Romains). «Emmanuel Macron est Jupiter, Je suis Hermès», a-t-il ainsi déclaré, en anglais dans le texte, devant l'auditoire. La comparaison audacieuse n'a pas tardé déclenché de nombreuses réactions ironiques sur les réseaux sociaux.
Pour mémoire, c'est Emmanuel Macron lui-même qui s'était défini en président «jupitérien», bien avant d'être élu. L'expression remonte même au mois d'octobre 2016, à l'occasion d'une longue interview dans Challenges.
Fustigeant la «présidence normale» de François Hollande, ainsi que la désacralisation de la fonction présidentielle, Emmanuel Macron brossait alors dans les grandes lignes quel président il pourrait être. «François Hollande ne croit pas au président jupitérien», analysait-il alors, ajoutant : «Il considère que le Président est devenu un émetteur comme un autre dans la sphère politico-médiatique. Pour ma part, je ne crois pas au président normal.» Emmanuel Macron semble préférer, lui, respirer l'éther des cimes de l'Olympe, entouré de dieux et demi-dieux.
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