Le parlement allemand a approuvé le 30 juin un projet de loi permettant de sanctionner lourdement les opérateurs des réseaux sociaux si ces dernier échouent à retirer rapidement les contenus incitant à la haine. Une amende de 50 millions d'euros est prévue pour les opérateurs, et les dirigeants de ces sociétés risquent individuellement une amende de jusqu'à 5 millions d'euros s'ils n'obtempèrent pas en cas de demande de retrait.
Désormais, lorsque des publications racistes, antisémites et incitant à la violence – et qui sont illégales au regard de la Constitution allemande – seront signalées par les usagers des réseaux sociaux comme outrancières, les opérateurs auront 24 heures pour les retirer de leurs plateformes en ligne. Un autre délai a été fixé à sept jours pour une catégorie moins outrancière de commentaires, mais jugée quand même inacceptable.
Cette initiative a été décidée après une envolée des commentaires haineux sur internet en Allemagne suite à l'arrivée de plus d'un million de migrants en 2015 et 2016. Cette nouvelle loi suscite néanmoins des craintes au sujet de la liberté d'expression.
Les lois allemandes comptent parmi les plus sévères au monde en ce qui concerne la diffamation, l'incitation publique à commettre des crimes, la négation de l’Holocauste et l'incitation à la haine contre les minorités.