International

Pologne : les monuments à la gloire de l’Armée rouge mis au placard

Les monuments à la gloire de l'Armée rouge, érigés en Pologne après 1945, seront transférés dans un ancien entrepôt souterrain pour missiles nucléaires soviétiques, a annoncé le 29 juin l'Institut polonais de la mémoire nationale (IPN).

Le gouvernement souverainiste de Droit et Justice (PiS) a décidé, il y a an, d'effacer tous les symboles de la domination soviétique en Pologne.

L'Institut polonais de la mémoire nationale (IPN), chargé en 2016 de démanteler plus de 200 monuments dits de «gratitude», a signé le 29 juin un accord avec le Musée de la guerre froide de Podborsko (nord-ouest) où les monuments  à la gloire de l'Armée rouge iront reposer.

Pourquoi choisir Podborsko ? «Parce que c'est à Podborsko que des armes nucléaires, qui devaient détruire le monde démocratique, étaient stockées pendant des années», a expliqué Jaroslaw Szarek, président de l'IPN à la presse.

«Nous ne pouvons pas accepter la glorification du système totalitaire que fut le système soviétique, le système communiste», a-t-il dit.

Lire aussi : Le sacrifice du peuple russe pendant la Seconde Guerre mondiale ne doit jamais être oublié

Selon le directeur du musée Alexandre Ostasz : «Les monuments à la gloire des soldats soviétiques s'inscriront parfaitement dans la narration historique [de l'établissement].»

Les tombes des soldats soviétiques ne sont pas concernées 

Le déménagement des monuments, qui prendra plusieurs années, suscite la colère de la Russie, dont les relations politiques avec la Pologne sont déjà au plus bas.

Jaroslaw Szarek a toutefois assuré qu'il n'était pas question de toucher aux cimetières. «Toutes les tombes de soldats soviétiques tombés pendant la guerre continueront d'être protégées par l'Etat polonais avec le plus grand respect», a-t-il affirmé.

Podborsko est le seul des trois entrepôts pour missiles nucléaires soviétiques construits en Pologne encore intact. «C'est grâce notamment à une prison installée dans son enceinte que le site n'a pas été dévasté après le départ de l'Armée rouge, à la chute du communisme en Pologne en 1989», a précisé Alexandre Ostasz.

Lire aussi : L’OTAN déploie un bataillon multinational en Pologne pour contrer la «menace russe»

Signe des temps, cette «désoviétisation » ira parfois de pair avec le retour en force de symboles religieux. Ainsi, à Szczecin, septième plus grande ville de Pologne, une statue de la Vierge pourrait remplacer les soldats soviétiques au sommet du monument local.