Anders Behring Breivik qui estime que son isolement en prison constitue une violation des droits de l'homme, a épuisé tous ses recours en Norvège depuis que la Cour suprême, plus haute instance judiciaire du pays, a refusé d'examiner son appel au début du mois.
Selon son avocat , Øystein Storrvik, il a donc saisi la Cour de Strasbourg, considérant que le régime carcéral de son client violait les articles 3 et 8 de la Convention européenne des droits de l'homme. Le premier interdit tout traitement «dégradant» ou «inhumain», le second garantit le droit au respect de la vie privée et de la correspondance. Le recours, envoyé le 29 juin, porte essentiellement sur la question de l'isolement.
L'Etat, de son côté, rejette les allégations d'isolement et fait valoir que Breivik est traité comme un «prisonnier VIP» avec trois cellules richement équipées à sa disposition et qu'il a de multiples contacts avec le personnel carcéral, son avocat ou encore un visiteur de prison.
L'extrémiste de 38 ans, qui a récemment changé son nom en Fjotolf Hansen, purge une peine de 21 ans de prison susceptible d'être prolongée indéfiniment.
Le 22 juillet 2011, déguisé en policier, il avait traqué pendant plus d'une heure les participants à un camp d'été de la Jeunesse travailliste piégés sur l'île d'Utoya et abattu 69 d'entre eux, pour la plupart des adolescents. Un peu plus tôt, il avait tué huit autres personnes en faisant exploser une bombe près du siège du gouvernement à Oslo. Il reprochait à ses victimes de «faire le lit du multiculturalisme».