Le secrétaire général de l'OTAN, Jens Stoltenberg a déclaré, le 28 juin, vouloir renforcer les cyber-défenses de l'alliance. Cette déclaration fait suite aux récentes attaques de mai (avec le logiciel pirate réclamant des rançons, ou rançongiciel Wannacry) et de fin juin (avec le Petrwrap). Il a ensuite rappelé que depuis un an, l'OTAN avait décidé de faire du cyberespace un «domaine opérationnel». Par conséquent, une cyberattaque peut désormais déclencher l'article 5 du traité fondateur de l'Alliance, qui prévoit que les pays l'OTAN se doivent de porter secours à un allié attaqué.
«Nous sommes en train de définir le cyber-espace comme un domaine militaire, ce qui voudra dire que nous aurons comme domaines [d'action] militaire la terre, l'air, la mer et le cyber», a ajouté le patron de l'Otan.
Une vague massive de cyber-attaques au rançongiciel a touché, depuis le 27 juin, des multinationales et des sociétés et institutions européennes et américaines, après avoir frappé en Ukraine et en Russie. Le virus, qui a notamment pour nom «Petrwrap», fait apparaître une demande de rançon en monnaie virtuelle sur l'écran des ordinateurs qu'il bloque.
Il a notamment touché le transporteur maritime danois Maersk, l'industriel français Saint-Gobain ou le laboratoire pharmaceutique Merck aux Etats-Unis, le géant pétrolier russe Rosneft, la centrale nucléaire ukrainienne de Tchernobyl.
Le Royaume-Uni prêt à répondre dans «n'importe quel domaine»
La vague des attaques informatiques n'a pas inquiété que l'OTAN. Londres, également, a bandé les muscles : le secrétaire d'Etat à la Défense britannique Michael Fallon, a ainsi déclaré devant le Chatham House, un think-tank spécialisé sur les questions de politique étrangère, qu'une cyber-attaque «pourrait inviter à une réponse dans n'importe quel domaine : l'air, la terre, la mer ou le cyber-espace».
Pour le secrétaire d'Etat, cité par le Mirror, il est un point à partir duquel les attaques engagent «l'Etat lui même, l'existence quotidienne de ses habitants». Il a ensuite ajouté que les autorités britanniques avaient insisté auprès de l'OTAN, pour qu'il soit clair qu'une cyber-attaque puisse déclencher l'article 5.
Le Parlement britannique a connu une attaque informatique isolée le 23 juin 2017, qui avait notamment perturbé les boites mail des parlementaires.
Toujours dans les colonnes du Mirror, le secrétaire d'Etat a précisé qu'il était «trop tôt» pour déterminer qui était derrière l'attaque de Westminster.