«Nos forces étaient en train d’avancer […] dans la vieille ville, lorsqu’arrivées à 50 mètres de la mosquée al-Nouri, Daesh a commis un nouveau crime historique en faisant exploser la mosquée al-Nouri et la hadba [le minaret penché qui lui est adjacent]», a déclaré le général irakien Abdulamir Yarallah dans un communiqué.
«Faire exploser le minaret d'al-Hadba et la mosquée al-Nouri représente une reconnaissance officielle de la défaite [de l'Etat islamique]», a pour sa part déclaré le Premier ministre irakien.
L’Etat islamique a rapidement réagi via son agence de propagande Amaq en accusant l’aviation américaine d’avoir détruit les deux monuments par un bombardement. Joint par téléphone par l'agence de presse Reuters, le colonel de l'armée de l'air américaine et porte-parole de la coalition internationale dirigé par les Etats-Unis, John Dorrian, a réfuté ces accusations en affirmant : «Nous n'avons pas bombardé cette zone.»
La destruction de deux de ces monuments, les plus célèbres de la deuxième ville d’Irak, intervient au quatrième jour de l’offensive menée par l’armée irakienne contre Daesh avec le soutien d’une coalition militaire menée par les Etats-Unis, dans les derniers kilomètres carrées de la vieille ville où les djihadistes sont retranchés et opposent une résistance forcenée.
La mosquée al-Nouri était un lieu emblématique pour l'Etat islamique. En 2014, le leader de Daesh, Abou Bakr al-Baghdadi s'y était proclamé «calife», apparaissant pour la première fois en public. Les images de ce prêche annonciateur du règne de terreur djihadiste avaient fait le tour du monde.
La destruction de ce lieu chargé de symboliques s’ajoute à la longue liste des monuments historiques irakiens détruits par l’EI en Irak et en Syrie depuis la proclamation par Abou Bakr al-Baghdadi de son «califat» sur les zones contrôlées par son groupe dans ces deux pays, il y a trois ans.
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