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Wolfgang Schaüble, ministre des Finances allemand : c'est à l'Europe de défendre l'«ordre mondial»

La présidence de Trump inquiète le ministre allemand. A l'écouter, les Etats-Unis renonceraient à leur hégémonie, laissant le champ libre à la Russie et à la Chine. Dans ce cas, explique-t-il, l'Union européenne serait le dernier rempart.

Pour le ministre des Affaires étrangères allemand Wolfgang Schaüble, l'Union européenne doit se substituer à ce qu'il considère comme des défaillances de Donald Trump. «Si les Etats-Unis commencent à se montrer sceptiques quant à leur rôle de puissance gardienne de l'ordre mondial [...], alors nous devons considérer ça comme un appel à l'Europe», a-t-il déclaré ce 21 juin 2017.

Le ministre allemand, par ailleurs chantre de l'intransigeance de l'Union européenne quant à la dette de la Grèce, s'exprimait lors de la remise du prix Henry Kissinger à Berlin, en présence d'Henry Kissinger en personne. Ce dernier, secrétaire d'Etat des présidents Richard Nixon et Gerald Ford, diplomate et politologue est considéré comme l'un des papes du courant néo-conservateur aux Etats-Unis, prônant une hégémonie américaine sur le monde.

Aussi n'est-il pas étonnant que la conception des relations internationales de Wolfgang Schaüble lui valent les honneurs d'Henry Kissinger. Le ministre allemand, fervent défenseur de l'intégration européenne, déçu par l'élection de Donald Trump, s'inquiète en outre du vide que les Etats-Unis laisseraient, selon lui, en renonçant à leur rôle de gendarme du monde. Un vide qui serait promptement rempli par la Russie et la Chine, a-t-il mis en garde lors de la cérémonie. Et de prophétiser : «Ce serait la fin de notre ordre mondial libéral, et c'est encore le meilleur ordre possible.»

Que le ministre allemand se rassure, pour l'heure, les Etats-Unis interviennent toujours partout dans le monde et notamment, de plus en plus directement en Syrie. Et, plus indirectement, via l'OTAN qui ne cesse de progresser vers l'est de l'Europe, aux frontières de la Russie. En réalité, en tirant la sonnette d'alarme, Wolfgang Schaüble, milite pour un renforcement de la puissance militaire d'une Europe qui resterait sous le leadership américain.

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