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«A la fin, il y aura une armée européenne» : le commissaire aux armées allemand annonce la couleur

Hans-Peter Bartels, chargé de la coordination entre l'armée et le parlement allemands, a déclaré que la création d'une armée unique entre les Etats de l'Union européenne était «inévitable», notamment en raison du manque de fiabilité de l'OTAN.

C'est une déclaration qui ne passera pas inaperçue. Lors d'une conférence de presse le 19 juin, le commissaire parlementaire aux forces armées allemand, Hans-Peter Bartels, a estimé que la création d'une armée européenne était «inévitable». 

«Nous sommes désorganisés, techniquement fragmentés et nous multiplions les structures redondantes de manière superflue», a déclaré le haut fonctionnaire chargé des rapports entre le Parlement et l'armée. «Nous ne voulons plus nous engouffrer sur le chemin national en solitaire, pas en Allemagne, pas au Pays-Bas, pas en République Tchèque et pas en Italie», a-t-il martelé, faisant référence à plusieurs Etats frontaliers de l'Allemagne nazie qui s'étaient alliés à l'armée allemande ou avaient été envahis par elle.

Prenant acte de ce qu'il estime être l'absence de fiabilité de l'OTAN depuis l'élection de Donald Trump, Hans-Peter Bartels a donc enjoint aux pays membres de l'Union européenne d'entamer un rapprochement pour ne plus former qu'une seule force armée. «De toute façon, à la fin, il y aura une armée européenne», a-t-il assuré.

Depuis 2013, l'Allemagne plaide en faveur d'un rapprochement européen dans le domaine de la défense, notamment à travers des échanges de troupes et de matériels avec d'autres pays européens. Mais ceux-ci demeurent pour l'instant bilatéraux, et Berlin aimerait voir plus grand. Mal à l'aise avec l'idée d'une armée allemande renforcée en raison de son passé, le pays voit dans le cadre européen un moyen d'accéder à l'influence militaire et internationale qui lui fait défaut.

Le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker s'était exprimé dans le même sens en 2015, en précisant encore davantage l'objectif qui préside à ces ambitions européennes d'une défense unique. «Une armée européenne commune enverrait un message clair à la Russie», avait-il affirmé dans un entretien accordé au journal Die Welt.

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