«Notre politique iranienne est en cours de développement», a déclaré le 14 juin le secrétaire d'Etat américain, Rex Tillerson, devant le Comité des relations extérieures de la Chambre des représentants. «Nous prenons des mesures pour répondre à l'hégémonie de l'Iran», a-t-il ajouté, cité par la radio Farda, un média financé par la Broadcasting Board of Governors, une agence indépendante placée sous la responsabilité du gouvernement des Etats-Unis.
Après avoir accusé l'Iran d'«exporter des milices» en Syrie, en Irak ou au Yémen, d'appuyer le gouvernement syrien et d'armer et soutenir le mouvement chiite libanais Hezbollah, le secrétaire d'Etat américain déclaré : «[Les Etats-Unis] et nos alliés devons contrer les aspirations [hégémoniques] de l'Iran sur la région.»
«Notre politique à l'égard de l'Iran est de repousser cette hégémonie, de contenir la capacité [de Téhéran] à développer [...] des armes nucléaires, et d'œuvrer à soutenir [les] éléments à l'intérieur de l'Iran qui mèneraient à une transition pacifique de gouvernement. Ces éléments se trouvent là-bas, nous le savons», a-t-il ajouté.
Rex Tillerson a également expliqué que Washington réfléchissait à placer l'organisation paramilitaire iranienne des Gardiens de la Révolution sur la liste des organisations terroristes.
En mai dernier, le secrétaire d'Etat américain avait appelé le président iranien Hassan Rohani à démanteler «le réseau de terrorisme» qu'entretiendrait son pays et à mettre fin à ses essais de missiles balistiques.
«Inacceptable» et «interventionniste» : les autorités iraniennes répondent à Rex Tillerson
La réaction des autorités iraniennes ne s'est pas fait attendre. La radio Farda a rapporté les propos du porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Bahram Qassemi. Ce dernier n'a pas hésité à qualifier les propos de Rex Tillerson d'«inacceptable[s]» et d'«interventionniste[s]».
Selon Bahram Qassemi, la politique étrangère des Etats-Unis à l'égard de l'Iran est «confuse» et pourrait être «facilement manipulée par de mauvaises informations».
«Depuis les années 1950, les Etats-Unis ont essayé de se mêler des affaires iraniennes via différentes stratégies telles que la mise en scène d'un coup d'Etat ou l'intervention militaire soutenue. Toutes leurs tentatives ont échoué», a-t-il rappelé.
Alors que le général Mostafa Izadi, chef d'état-major adjoint de l'armée iranienne, a accusé les Etats-Unis de «soutenir directement» l'Etat islamique, Téhéran a annoncé disposer d'éléments concrets permettant de prouver que Washington soutiendrait l'organisation terroriste au Moyen-Orient.