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Saïf al-Islam Kadhafi reste recherché par les autorités de Tripoli, malgré sa libération présumée

Le fils de l'ex-guide libyen Mouammar Kadhafi, Saïf al-Islam, qu'un groupe armé affirme avoir libéré le 9 juin, est toujours recherché par les autorités judiciaires de Tripoli où il avait été condamné en 2015, a annoncé le parquet lybien le 12 juin.

«Ayant été condamné par contumace le 28 juillet 2015», Saïf al-Islam Kadhafi est toujours activement recherché et «doit comparaître devant la cour» pour qu'elle lui signifie formellement sa condamnation, a déclaré le 12 juin Ibrahim Massoud Ali, du bureau du procureur général de Tripoli, dans un communiqué transmis à l'AFP.

Il n'a pas précisé s'il disposait d'informations permettant de confirmer si Saïf al-Islam Kadhafi avait été ou non libéré, comme l'a annoncé le groupe armé qui le détenait dans la ville de Zenten (nord-ouest) et qui s'oppose aux autorités de Tripoli.

Le mystère demeure donc entier sur le sort exact du fils de l'ex-chef d'Etat, son avocat Karim Khan n'ayant pu donner aucune confirmation ni démenti à l'AFP.

Or, le 10 juin, la «Brigade Abou Bakr al-Sadiq» a affirmé que Saïf al-Islam Kadhafi avait été libéré en application d'une loi d'amnistie promulguée par le Parlement basé dans l'est  du pays, lié au maréchal Haftar et opposé au Gouvernement d'union nationale (GNA) installé à Tripoli.

Or, le bureau du procureur de Tripoli a estimé que la nature des crimes dont a été reconnu coupable Saïf al-Islam fait que ce dernier «ne peut pas bénéficier d'une amnistie» en l'état actuel des choses.

En juillet 2016 déjà, les avocats de Saïf al-Islam avaient affirmé que leur client avait été libéré à la faveur d'une amnistie, mais cette information avait ensuite été démentie.

La situation est rendue confuse par la présence de milices rivales se disputant le pouvoir en Libye depuis la chute de Mouammar Kadhafi en 2011, chacune contrôlant des portions de territoire, et prêtant diversement allégeance aux autorités du GNA ou du Parlement de l'est.

En détention depuis 2011

En 2015, Saïf al-Islam, avait été condamné à mort par un tribunal de Tripoli, la capitale du GNA, pour son rôle dans la répression des mouvements insurrectionnels en 2011. 

Il n'avait pas assisté au procès – dénoncé comme expéditif par l'ONU et des ONG – puisqu'il était détenu par un groupe armé de la ville de Zenten, située à 170 kilomètres au sud-ouest de Tripoli.

Saïf al-Islam Kadhafi avait été capturé un mois après la mort de son père, en novembre 2011.

En juin 2011, la Cour pénale internationale (CPI) avait lancé à son encontre un mandat d'arrêt pour crimes contre l'humanité, l’accusant d'avoir joué un «rôle-clé dans la mise en œuvre d'un plan» par son père visant à «réprimer par tous les moyens nécessaires» le soulèvement.

Mais, les autorités libyennes et la CPI se sont toujours disputées le droit de le juger.

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