Le ministre qatari des Affaires étrangères, cheikh Mohammed ben Abderrahmane Al Thani, a affirmé le 12 juin lors d'une conférence de presse à l'ambassade de son pays à Paris, que personne ne pouvait dicter la politique étrangère de l'émirat, au centre d'une crise avec ses voisins du Golfe.
«Le Qatar est prêt à s'asseoir et négocier [avec les pays voisins] au sujet de la sécurité du Golfe. Mais personne n'a le droit de discuter de notre politique étrangère», a déclaré le ministre, dont le pays est accusé par l'Arabie saoudite et ses alliés, ainsi que l'Egypte, de soutenir le terrorisme.
Mohammad ben Abdel Rahman Al Thani a en outre dénoncé les mesures «iniques et illégales» imposées par certains pays arabes contre son pays et assuré que Doha continuerait à privilégier «le dialogue bâti sur des fondations claires».
Le chef de la diplomatie qatarie a expliqué qu'il effectuait une tournée dans les pays «alliés et amis», qui l'a notamment conduit au Royaume-Uni, en Allemagne, en Russie, et en France, dont il a salué les efforts pour «lever les sanctions illégales» imposées au Qatar.
Le Qatar encore entouré de nombreux partenaires fiables ?
De son côté, le ministre des Affaires étrangères russe Sergueï Lavrov avait à l'occasion de la visite de son homologue qatari à Moscou appelé au dialogue international pour régler la crise diplomatique entre les Etats du Golfe.
Le Qatar traverse une passe difficile depuis que, le 5 juin, l'Arabie saoudite, les Emirats arabes unis, le Bahreïn, l'Egypte et le Yémen ont rompu leur relations diplomatiques avec Doha, avant d'être suivis par d'autres pays arabes et africains. Cette décision s'est traduite par l'interruption des liaisons aériennes, maritimes et terrestres avec le petit émirat gazier, qui importe la quasi totalité de ses biens de consommation courante. L'Arabie saoudite a en outre fermé la seule frontière terrestre du Qatar, par laquelle transite 40% de l'approvisionnement alimentaire de l'émirat.