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De nouvelles fissures détectées sur deux réacteurs nucléaires en Belgique

Des inspections ultrasoniques ont permis de découvrir plusieurs centaines de nouvelles microfissures dans les cuves des réacteurs de Tihange et Doel, en Belgique. Les associations antinucléaires dénoncent «l'irresponsabilité» des exploitants.

Les dernières inspections ultrasoniques conduites sur les réacteurs des centrales nucléaires de Tihange et Doel, en Belgique, ont révélé de nombreuses nouvelles microfissures. 

Depuis la dernière inspection, réalisée en 2014, ce sont pas moins de 70 nouvelles fissures qui sont apparues dans la cuve du réacteur de Tihange 2, d'après l'analyse des résultats de l'inspection d'avril dernier, rapporte la RTBF. Selon la chaîne de télévision allemande Das Erste, près de 300 fissures auraient été révélées en novembre dernier lors de l'inspection de la cuve du réacteur de Doel 3.

A l'occasion d'une question qui lui était adressée par le chef de file du parti écologiste belge Jean-Marc Nollet, le ministre de l'Intérieur belge a confirmé la découverte des microfissures sur le site de Tihange 2. La présence de fissures à Doel 3 n'a pas encore été confirmée pour l'instant. 

Selon le groupe Engie-Electrabel, qui a réalisé les opérations d'inspection sous la conduite de l'Agence fédérale de contrôle nucléaire (AFCN), ces fissures ne poseraient aucun danger tant qu'elle ne s'étendent pas. Elles ne compromettraient pas la poursuite des activités nucléaires des deux centrales. Selon Engie-Electrabel, les fissures ne sont pas à proprement parler nouvelles : c'est leur détection qui aurait été permise par «un autre positionnement de l'appareil à ultrasons».

De leur côté, les mouvements opposés au nucléaire voient dans cette découverte une raison supplémentaire de remettre en question le recours à l'énergie atomique. Qualifiant l'entreprise Engie-Electrabel d'«irresponsable», l'association Nucléaire Stop dénonce la poursuite des activités sur ces sites.

Les centrales de Tihange et de Doel se trouvent respectivement à quelques kilomètres de la frontière allemande et de la frontière néerlandaise. Or, l'Allemagne a renoncé à recourir à l'énergie nucléaire et les Pays-Bas, à l'exception de la centrale de Borssele, n'y ont pas recours. Dans ces deux pays, la proximité avec les deux centrales belges suscite les craintes des habitants frontaliers, qui dénoncent régulièrement la vétusté de ces réacteurs construits il y a plus de 35 ans – et dont est issue 14% de l'énergie belge.

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