«La Corée du Nord a tiré ce matin [le 8 juin] plusieurs engins non identifiés, présumés être des missiles de croisière sol-mer, à partir d'un lieu situé non loin de Wonsan [ville côtière de l'est du pays]», a fait savoir le ministère sud-coréen de la Défense dans un communiqué publié le jour même. Cet essai d'engins à courte portée ne semble toutefois pas avoir été mené en violation des résolutions de l'ONU, selon un porte-parole de l'état-major interarmées sud-coréen.
D'après l'état-major, les engins ont parcouru environ 200 kilomètres à une altitude de 2 000 mètres avant de s'abîmer en mer du Japon.
«Ces tirs visaient à parader les capacités [du Nord] en termes de technologies de missiles et de précision de frappe navale», a ajouté le porte-parole de l'état-major.
Les restrictions internationales s'appliquent aux essais balistiques. Lee Il-woo, analyste du réseau Korea Defence, a expliqué à l'AFP que les tests de missiles de croisière n'étaient pas concernés car ils sont «bien plus lents que les missiles balistiques et peuvent être abattus par des canons anti-aériens».
Séoul «ne fera aucun pas en arrière»
Il s'agissait du cinquième épisode de tirs depuis l'arrivée au pouvoir début mai du nouveau président sud-coréen Moon Jae-in, les quatre précédents ayant concerné trois engins balistiques et un missile sol-air.
«La seule chose que la Corée du Nord va gagner avec ses provocations c'est l'isolement sur la scène internationale et des difficultés économiques», a déclaré Moon Jae-In, cité par son porte-parole.
«[Séoul] ne fera aucun pas en arrière ni compromis sur la question de la sécurité de la nation et du peuple», a ajouté le président, qui s'était dit favorable à une forme de dialogue avec le Nord.
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Tokyo s'est aussi insurgé contre les nouveaux tirs. Le porte-parole du ministère japonais des Affaires étrangères, Fumio Kishida a averti que le Japon ne tolérerait jamais «ce genre de provocation», ajoutant cependant que cette nouvelle manœuvre nord-coréenne était sans «conséquence immédiate sur la sécurité du Japon».
Mesures «mesquines»
Le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté à l'unanimité le 2 juin un nouveau texte sanctionnant une petite vingtaine de responsables et entités nord-coréens.
La Corée du Nord a qualifié ces mesures de «mesquines», avertissant qu'elles ne la feraient dévier de sa voie en aucun cas.
Tensions entre Pyongyang et Washington
L'USS Cheyenne, un sous-marin nucléaire d'attaque américain de 6 900 tonnes, dont le port d'attache est Pearl Harbour, mouille depuis le 6 mars dans le port de Busan. La flotte américaine du Pacifique montre ses muscles dans la région, avec des manœuvres navales en mer du Japon mobilisant des porte-avions et des navires d'accompagnement.
Pyongyang a procédé à des dizaines de tirs de missiles et à deux essais nucléaires depuis début 2016, en invoquant comme raison la menace que représentent les Etats-Unis pour sa sécurité.