Dans le discours qu'elle a prononcé en réaction à l'attentat du 3 juin à Londres, qui a coûté la vie à sept personnes et fait une cinquantaine de blessés, le Premier ministre britannique Theresa May a plaidé en faveur de l'introduction de normes internationales pour réguler la diffusion sur internet d'informations favorables à l'extrémisme islamique.
En mettant en place de telles mesures à l'échelle mondiale, Theresa May a dit espérer «priver les extrémistes des espaces de liberté» dont ils jouiraient sur internet. «Nous ne pouvons autoriser cette idéologie à disposer d'un espace libre qui lui permette de croître», a-t-elle martelé. Dans une formule pour le moins directe, elle a déclaré que les extrémistes au Royaume-Uni profitaient d'une «trop grande tolérance».
Le Premier ministre britannique a plus précisément pointé du doigt la responsabilité des «grandes entreprises qui fournissent des services internet» – les fournisseurs d'accès, réseaux sociaux et moteurs de recherche – dont elle a estimé qu'ils ne se montraient pas assez impliqués dans la lutte contre la propagation de ces idées.
Theresa May a évoqué la possibilité d'une collaboration internationale afin de mettre en oeuvre ces mesures de contrôle et de restriction sur internet. Assurant vouloir coopérer avec «les gouvernements démocratiques alliés» de la Grande-Bretagne, elle s'est montrée optimiste quant à l'éventuelle instauration d'un procédé permettant d'empêcher «la planification d'actes terroristes» sur internet, ainsi que la diffusion de contenus extrémistes.
Si la locataire du 10 Downing street a rappelé que les trois attentats survenus au Royaume-Uni ces trois derniers mois n'étaient pas liés entre eux, elle a en revanche souligné qu'ils partageaient «la même idéologique diabolique de l'islamisme radical». En s'en prenant aux moyens de propagande dont jouirait cette idéologie sur la toile, Theresa May entend donc parvenir à prévenir de futures attaques. C'est d'ailleurs en ce sens qu'a été introduite dans son programme électoral une proposition visant à contraindre les fournisseurs d'accès à internet à participer au contre-terrorisme – et à rendre la pornographie plus difficilement accessible.
Depuis les attentats de Londres en 2005, le Royaume-Uni a sans cesse renforcé son arsenal de surveillance. Le 19 novembre 2016, le Parlement britannique avait déjà adopté, malgré de très vives oppositions, une loi confiant des pouvoirs de surveillance extrêmement étendus à la police et aux services de renseignement. Violemment vilipendé par ses détracteurs, le texte était accusé de se servir de la menace terroriste pour justifier une intrusion dans la vie privée des citoyens.
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