«L'élection de Donald Trump a une nouvelle fois prouvé que le président [des Etats-Unis] n'est qu'un pantin et pas un décideur [...] une fois élu, il a fait un virage à 180 degrés et balayé toutes les promesses qu'il avait faites durant sa campagne», a déploré Bachar el-Assad, à Damas, dans une interview diffusée le 3 juin par la chaîne indienne WIOP.
Il avait déjà qualifié de la sorte son homologue américain après le bombardement par Washington de la base militaire syrienne d'al-Chaayrate le 7 avril dernier. Neuf personnes avaient perdu la vie sous les bombes américaines.
Donald Trump n'a pas de ligne politique propre mais met en œuvre des décisions prises par les agences de renseignement, le Pentagone, les grands fabricants d’armes, les compagnies pétrolières et les institutions financières
Le raid avait été ordonné en réponse à une présumée attaque chimique, le 4 avril, sur la localité de Khan Cheikhoun au nord-ouest du pays, qui avait fait 88 morts. Bachar el-Assad avait par la suite évoqué une «mascarade de l'Occident» pour justifier le bombardement de sa base militaire.
«Donald Trump n'a pas de ligne politique propre mais met en œuvre des décisions prises par les agences de renseignement, le Pentagone, les grands fabricants d’armes, les compagnies pétrolières et les institutions financières», avait-il alors déclaré à la chaîne de télévision vénézuélienne TeleSUR, concernant ce bombardement américain.
«Le pire est derrière nous»
Cette fois, Bachar el-Assad a qualifié de «terroristes» les groupes armés d'opposition qui combattent son gouvernement. Il a également évoqué le soutien de ces groupes terroristes par des «puissances régionales telles que la Turquie et l'Arabie saoudite», ainsi que «de la part de puissances occidentales telles que les Etats-Unis, la France et le Royaume-Uni».
Bachar el-Assad a cependant assuré que les pires heures de la guerre dans son pays appartenaient désormais au passé. Un optimisme que lui confère une série d'avancées de ses troupes sur le terrain, appuyées par leur allié russe.
«Les choses vont aujourd'hui dans la bonne direction [...] car nous infligeons une défaite aux terroristes [...] A moins que l'Occident et ses alliés, ses marionnettes, soutiennent massivement ces extrémistes, je suis sûr que le pire est derrière nous», a-t-il déclaré au journaliste de WIOP.
L'armée syrienne et ses alliés ont en effet repris ces derniers mois le contrôle de plusieurs zones, notamment la deuxième ville du pays, Alep, au terme de plusieurs années de combats.
La guerre en Syrie a débuté en mars 2011 avec la répression sanglante de manifestations pacifiques contre le gouvernement. Elle a fait plus de 320 000 morts et des millions de déplacés.
Lors des derniers pourparlers de paix qui se sont déroulés en mai au Kazakhstan, la Russie et l'Iran, alliés de Bachar el-Assad, ainsi que la Turquie, soutien des rebelles, avaient adopté un plan russe visant à créer des zones de désescalade pour instaurer une trêve durable dans plusieurs régions.
«Nous n'avons pas eu jusqu'à présent de véritable initiative politique [...] même si Astana a permis d'obtenir des résultats, disons partiels, à travers [la mise en place de] zones de désescalade en Syrie, ce qui est positif», a reconnu le président syrien.