Le ministre allemand de l'Intérieur, Thomas de Maizière, a ordonné le 31 mai la vérification de près de 100 000 dossiers déposés ces deux dernières années par des demandeurs d'asile âgés de 18 à 40 ans et originaires d'une dizaine de pays.
Cette annonce survient après que les autorités allemandes ont été éclaboussées par l'arrestation fin avril de Franco Albrecht, un officier de la Bundeswehr qui avait obtenu une place dans un centre de réfugiés ainsi qu'une aide financière gouvernementale. Cet individu s'était présenté devant l'Office fédéral pour les migrants et les réfugiés (Bamf) sous l'identité de David Benjamin, et avait prétendu appartenir à une minorité française de Syrie.
Ce militaire est soupçonné d'avoir projeté de commettre des attentats avec des complices contre des personnalités politiques de gauche ou des étrangers. Selon l'enquête, il se serait fait passer pour un réfugié afin de rejeter la responsabilités de ses éventuelles actions sur les migrants, notamment en laissant des indices sur sa fausse identité.
Si Thomas De Maizière a déclaré le 31 mai que l'affaire Franco Albrecht était une «grave erreur» de la part des autorités, il a toutefois tenu à souligner que l'officier allemand n'avait pas été en collusion avec les responsables qui lui avaient accordé l'asile. Selon le ministre allemand de l'Intérieur, le cas de Franco Albrecht est un incident isolé. «L'audit n'a révélé aucun cas comparable», a-t-il précisé.
La gestion des dossiers de demandes d'asile est un sujet sensible et épineux pour le gouvernement allemand. Berlin est en effet confronté à une opinion publique qui semble de plus en plus rétive à l'accueil des migrants. Environ un million d'entre eux sont entrés en Allemagne en 2015, posant un défi sans précédent au gouvernement d'Angela Merkel et déclenchant de très vives crispations.
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