«Ma décision ne signifie pas que des délits ont été commis ou que des poursuites sont nécessaires», a souligné le numéro deux de la Justice, Rod Rosenstein, dans un communiqué daté du 17 mai qui annonçait la nomination de l'ancien directeur du FBI, Robert Mueller, 72 ans, au poste de procureur spécial chargé de l’enquête sur les liens présumés entre Donald Trump et la Russie.
«Compte tenu des circonstances actuelles particulières, j'ai estimé que l'intérêt public demande de placer cette enquête sous l'autorité d'une personne qui exerce un degré d'indépendance vis-à-vis de la hiérarchie habituelle», a-t-il ajouté.
Le président américain a dénoncé pour sa part «la plus grande chasse aux sorcières» de l'Histoire américaine, selon lui.
Sale temps pour le président Trump
Cette annonce survient un peu plus d'une semaine après le limogeage choc par le locataire de la Maison Blanche du chef du FBI James Comey et au moment où le président américain est accusé d'avoir cherché à entraver cette enquête.
Depuis le renvoi de James Comey, l'opposition démocrate réclamait la nomination d'un procureur spécial, plus indépendant du pouvoir, afin de superviser l'enquête en cours du FBI.
Aux Etats-Unis, un procureur spécial a autorité pour mener son enquête de manière plus indépendante vis-à-vis de la hiérarchie du ministère de la Justice. Il n'a ainsi pas à informer le ministre de la Justice ou ses adjoints des avancées de son enquête et est autorisé à lancer des poursuites si nécessaire.
Donald Trump avait d'abord justifié le limogeage de James Comey par sa gestion de l'affaire des e-mails d'Hillary Clinton avant d'admettre qu'il avait depuis longtemps décidé de se débarrasser du haut fonctionnaire dont le mandat courait jusqu'en 2023.
Le 16 mai 2017, des informations relayées par la presse américaine ont ébranlé la Maison Blanche, affirmant que le président américain avait demandé en février à James Comey de classer l'enquête sur Michael Flynn, son éphémère conseiller à la sécurité nationale accusé de contacts suspects avec la Russie. James Comey aurait consigné cette tentative d'étouffer une enquête dans des notes dont plusieurs médias américains ont fait état.
Jusqu’à aujourd’hui, aucune preuve d’une quelconque collusion entre Donald Trump et la Russie n’a été produite.
Le président américain espère une procédure rapide
Donald Trump a exprimé son souhait que l'enquête soit «rapidement» bouclée, après la nomination du procureur spécial.
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«Comme je l'ai dit à de nombreuses reprises, une enquête complète confirmera ce que nous savons déjà : il n'y a eu aucune collusion entre mon équipe de campagne et une entité étrangère», a déclaré le président américain dans un communiqué.