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Tony Blair va-t-il perdre son immunité et être poursuivi pour l'intervention britannique en Irak ?

Poursuivi à plusieurs reprises, l'immunité de l'ancien Premier ministre lui a permis de passer entre les gouttes, même après la publication de l'accablant rapport Chilcot. Saisie, la plus haute juridiction britannique pourrait changer les choses.

La Haute cour de justice britannique étudie le 16 mai la possibilité d'annuler l'immunité dont bénéficie l'ancien Premier ministre Tony Blair pour son rôle dans l'entrée en guerre du Royaume-Uni en Irak, ce qui ouvrirait la porte à des poursuites à son encontre.

Suite à la publication du rapport Chilcot, Tony Blair ainsi que le ministre des Affaires étrangères et le procureur général de l'époque ont déjà fait face à plusieurs tentatives de poursuites sous le chef d'«agression» concernant l'intervention britannique en Irak de 2003, basée sur l'information erronée que Saddam Hussein possédait des armes de destruction massive.

Mais jusqu'à présent, ces procédures se sont heurtées à l'immunité dont jouit l'ancien Premier ministre ainsi qu'à l'«Official Secrets Act», la loi qui protège les secrets d'Etat et qui aurait dû être brisée en cas de procès. 

En novembre dernier, alors qu'une nouvelle procédure privée avait été lancée contre Tony Blair par le général Abdul-Wahid Shannan ar-Ribat – un ancien militaire irakien qui vit désormais en exil – un tribunal avait jugé pour ces motifs qu'elle n'était pas recevable.

C'est en contestant cette décision que les avocats derrière cette procédure privée ont donc obtenu une audience devant la plus haute juridiction britannique. Cette dernière examinera les arguments présentés par les avocats des deux parties pour statuer. L'audience ne sera cependant pas publique et aucune date n'a été donnée pour la publication de son jugement.

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