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Damas qualifie les accusations sur un «crématorium» pour prisonniers de «totalement infondées»

Le gouvernement syrien, accusé par les Etats-Unis d'avoir brûlé des prisonniers dans un «crématorium», a qualifié ces allégations de «totalement infondées» et de «scénario hollywoodien», selon le ministère des Affaires étrangères syrien.

Dans un communiqué, le ministère de Affaires étrangères syrien rejette fermement les accusations de l'administration Trump sur un «crématorium» qui lui aurait permis de masquer ses «crimes de masse».

«Ces allégations sont totalement infondées, elles ne sont que le produit de l'imagination de cette administration et de ses agents», précise ce communiqué repris par l'agence de presse officielle Sana. «Les administrations américaines successives n'ont cessé de tisser des mensonges et des allégations pour justifier leur politique d'agression et interventionniste dans d'autres pays souverains», a rappelé le ministère.

«Hier, l'administration américaine nous a sorti un nouveau scénario hollywoodien déconnecté de la réalité accusant le gouvernement syrien [...] d'avoir construit un crématorium au sein de la prison de Saydnaya», a-t-il encore souligné.

Washington a accusé le 15 mai la Syrie d'avoir brûlé dans un «crématorium» une partie des milliers de prisonniers assassinés ces dernières années dans le complexe pénitentiaire de Saydnaya, au nord de Damas. Les Etats-Unis ont dévoilé des photos satellites «déclassifiées» de ce qu'ils affirment être la prison de sinistre réputation. Sur ces clichés datés d'avril 2017, d'avril 2016, de janvier 2015 et d'août 2013, on voit des bâtiments, dont l'un est légendé «prison principale» et l'autre «probable crématorium».

En février, Amnesty International avait publié un rapport sur les exactions commises à Saydnaya. L'organisation des droits de l'homme avait accusé le régime syrien d'avoir pendu 13 000 personnes entre 2011 et 2015 dans ce pénitencier. Elle avait dénoncé une «politique d'extermination» constituant des «crimes de guerre et crimes contre l'humanité».

Amnesty n'avait cependant pas évoqué de «crématorium» et Damas avait contesté un rapport «totalement faux».

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