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Général américain : Donald Trump n'a pas mis en cause la «sécurité nationale»

Les informations transmises par le président américain Donald Trump au chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov n'ont pas mis en cause la «sécurité nationale», a affirmé le 16 mai le conseiller américain à la Sécurité nationale.

Face au tollé provoqué par des informations de presse accusant Donald Trump d'avoir pu compromettre une source lors d'une rencontre avec le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov, le général H.R. McMaster, conseiller américain à la Sécurité nationale, a assuré le 16 mai que «ce dont le président a parlé était approprié dans le cadre de cette conversation». Il a aussi indiqué que le président «n'avait pas été informé sur la source ou la méthode [d'obtention, ndlr] de cette information».

Du côté du 45ème président des Etats-Unis, on fait fi de la polémique. Ce dernier s'est à nouveau félicité d'une rencontre «très, très réussie» avec Sergueï Lavrov. Interrogé à la Maison Blanche dans le cadre de sa rencontre avec le président turc Recep Tayyip Erdogan, Donald Trump a assuré «vouloir obtenir autant d'aide que possible dans la lutte contre le terrorisme» avant d'assurer que c'était «l'une des choses positives qui était en train d'arriver avec la Turquie».

La Maison Blanche en défense de son président

Le chef de l'Etat américain n'a jamais évoqué des «méthodes de renseignement» ou «des sources» lors de ses échanges dans le Bureau ovale avec le chef de la diplomatie russe, a affirmé de son côté le 15 mai la Maison Blanche. Ce démenti intervient après la parution d'un article du Washington Post assurant que le président américain aurait dévoilé des informations «hautement classifiées» à Sergueï Lavrov au cours de leur rencontre du 10 mai dernier.

«L'histoire, telle qu'elle a été rédigée, est fausse», a tenu à faire savoir le général H.R. McMaster. Donald Trump et Sergueï Lavrov se sont contentés de «passer en revue les menaces posées par des organisations terroristes, y compris les menaces pesant sur l'aviation», a-t-il affirmé dans un communiqué.

Cet entretien était le premier entre le président des Etats-Unis et le ministre russe des Affaires étrangères. La rencontre, qui s'est déroulée dans une atmosphère détendue à huis clos, a permis aux deux hommes d'évoquer plusieurs questions, parmi lesquelles celles des relations futures entre Washington et Moscou, le dossier syrien ou encre la lutte contre le terrorisme. 

Trump accusé d'avoir informé Lavrov d'une opération de l'Etat islamique

Selon le Washington Post, Donald Trump aurait informé Sergueï Lavrov d'une opération de l'Etat islamique. S'écartant de la ligne prévue, Donald Trump aurait renseigné Sergueï Lavrov sur une menace terroriste impliquant des ordinateurs portables à bord d'avions. Toujours selon le quotidien, cette information aurait été communiquée aux Etats-Unis par un partenaire qui ne les aurait pas autorisé à la partager avec Moscou. 

Si l'affirmation du Washington Post était avérée, cela n'enfreindrait cependant pas la loi, le président des Etats-Unis jouissant d'une très grande latitude pour déclassifier des documents ou des informations. Donald Trump a d'ailleurs réagi le 16 mai en assurant qu'il disposait du «droit absolu» de partager des informations avec la Russie. La divulgation de ces informations hautement sensibles pourrait néanmoins compromettre les sources, selon les journalistes.

Greg Miller, l'un des journalistes du Washington Post à l'origine de l'article en question, a défendu sur la chaîne CNN le 15 mai au soir la validité des informations qu'il a avancées. Il a estimé que la Maison Blanche «jou[ait] avec les mots» dans son démenti, notant que le communiqué du général H.R. McMaster ne niait pas explicitement la qualité confidentielle des informations qu'aurait divulguées Donald Trump.

«Une fausse information de plus», selon la diplomatie russe

La porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, a réagi à la parution de l’article du Washington Post concernant la rencontre entre le président américain Donald Trump et le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov, en rappelant qu’elle avait déjà prévenu le 11 mai que les médias américains allaient monter ça en épingle.

En qualifiant l’article du Washington Post de «fausse information de plus», elle a fait part de son ressenti sur son compte Facebook : «En atterrissant à Madrid, j’allume mon téléphone portable et j’y vois des dizaines de messages du type : "Est-ce vrai que Trump a révélé de grands secrets à Lavrov ?" Avez-vous lu les journaux américains ? Il ne faut pas les lire. On peut en faire autre chose, mais il ne faut pas les lire ces derniers temps : ce n’est pas seulement nuisible, mais dangereux».

Ces accusations interviennent dans un contexte plus large de suspicion à l'égard du président américain et de ses liens avec la Russie. La semaine précédente, le limogeage inattendu du chef du FBI James Comey avait déjà fait couler beaucoup d'encre outre-Atlantique. En effet, certains commentateurs n'ont pas hésité à établir un lien entre cet événement et le fait que les services du FBI enquêtent sur une éventuelle collusion entre l'équipe de Donald Trump et Moscou pendant la campagne présidentielle américaine de 2016. Le FBI a pourtant assuré que le remplacement de son chef ne remettait aucunement en cause le déroulement de l'enquête. De son côté, la Maison blanche a catégoriquement démenti que cette décision ait un lien avec l'enquête en cours.

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