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Le directeur d'une banque de sperme accusé d'avoir fourni sa propre semence pour inséminer 60 femmes

Plusieurs familles réclament un test ADN posthume afin de déterminer si le directeur de la banque du sperme à laquelle elles ont eu recours les a trompé sur l'identité des donneurs. Mais l'intéressé vient de décéder...

Plusieurs familles néerlandaises se tournent vers la justice pour résoudre la question de la parenté de leurs enfants, conçus par fécondation in vitro, rapporte le Daily Telegraph. Elles accusent Jan Karbaat, le directeur de la banque du sperme à laquelle elles ont eu affaire, Bijdorp, près de Rotterdam, d'avoir fourni sa propre semence.

Jan Karbaat, mort au mois d'avril à l'âge de 89 ans, aurait en effet violé les règles déontologiques de la banque qu'il dirigeait en livrant son propre sperme aux futurs parents sans les prévenir. Ces derniers s'estiment trompés et réclament désormais un test ADN afin de confirmer ou infirmer ces soupçons.

Les doutes se sont multipliés grâce aux témoignages de femmes ayant remarqué que leurs enfants partageaient des traits communs, traits similaires à ceux de Jan Karbaat. En outre, la couleur des yeux des enfants ne correspondent souvent pas à celle des yeux des donneurs telle qu'officiellement annoncés, selon le quotidien britannique. L'une des femmes concernées affirme même que le défunt directeur se serait vanté en sa présence de cette pratique, dans laquelle il aurait vu un «acte noble». Le nombre de victimes des pratiques de Jan Karbaat s'élèveraient à 60.

«Je constate à la maison le bouleversement de la vie de mon fils... Il était si furieux lorsque Jan Karbaat est décédé qu'il a décidé de se rendre sur sa tombe», témoigne l'une des victimes présumées. Leur avocat, Tim Bueters, raconte que ces femmes «se sentent violées» et met en avant leur souffrance ainsi que celle de leur progéniture. «C'est un droit fondamental de savoir d'où l'on vient», précise-t-il. La procédure pour obtenir le droit de pratiquer un test ADN de Jan Karbaat a été enclenchée : une de ses brosses à dents ainsi que sa tondeuse nasale ont été saisies.

De son côté, l'avocate de Jan Karbaat, Lisette de Han, met en avant l'absence de preuve concrète pour étayer ces soupçons. «Il n'y a pas le moindre fait !», s'indigne-t-elle, réclamant le respect de la vie privée de la famille de Jan Karbaat.

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