Le nouveau président sud-coréen a pris ses fonctions. Moon Jae-in, ancien avocat de 64 ans spécialisé dans la défense des droits de l’Homme, a remporté haut la main l'élection le 9 mai, avant d'être investi le 10.
L'élection a été anticipée, en raison de la destitution de la présidente Park Geun-Hye, qui s'est retrouvée au cœur d’une énorme affaire de corruption. Selon les résultats définitifs, Moon Jae-in a obtenu 13,4 millions de voix, soit 41,1% des suffrages.
Le conservateur Hong Joon-Pyo, issu du parti de la présidente déchue, a obtenu 24,03 % des voix, suivi du centriste Ahn Cheol-Soo, avec 21,4 %.
«Je serai le président de tous les Sud-Coréens […] pour créer un pays de justice, […] où les règles et le bon sens prévalent», s’est exclamé le nouveau dirigeant devant ses partisans sur la place Gwanghwamun, à Séoul, où des milliers de personnes s'étaient rassemblées régulièrement durant des mois pour exiger le départ de Park Geun-Hye.
Reconsidérer les relations avec la Corée du Nord et les Etats-Unis
Malgré la situation actuelle tendue avec le voisin nord-coréen, la campagne présidentielle a été particulièrement focalisée sur l’économie. Mais la victoire de Moon Jae-in pourrait aussi changer radicalement la politique du pays vis-à-vis de Pyongyang et de Washington.
En effet, le nouveau président prône le dialogue et la négociation avec la Corée du Nord, mais souhaite aussi prendre ses distances avec les Etats-Unis. Il souhaite notamment que Séoul reconsidère le déploiement du système avancé de défense antimissile des Etats-Unis (THAAD) qu'il juge nuire aux relations avec la Chine, son plus important partenaire commercial.
Néanmoins, quelques heures après son élection, le président américain Donald Trump a félicité par téléphone le nouveau président sud-coréen, ajoutant que Washington s'associait au peuple sud-coréen «dans sa célébration de la transition politique pacifique et démocratique».
Les deux chefs d'Etat «ont convenu de coopérer étroitement pour résoudre les problèmes liés à la sécurité sur la péninsule coréenne, y compris les ambitions nucléaires nord-coréennes», a expliqué la présidence dans un communiqué.