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La Corée du Sud refuse de payer la facture américaine du THAAD

Séoul a balayé la suggestion du président américain selon laquelle la Corée du Sud devait payer un milliard de dollars pour abriter le bouclier antimissile américain THAAD, installé sur son territoire pour se protéger de la «menace» nord-coréenne.

Dans la matinée du 28 avril, le ministère de la Défense sud-coréen a déclaré qu’aux termes de l'accord sur la présence militaire américaine dans le pays, Séoul ne devait que fournir le terrain destiné à accueillir le système antimissiles THAAD et ses infrastructures, tandis que Washington s’engageait à couvrir les frais de son déploiement et fonctionnement.

Le ministère a fait savoir dans un communiqué qu'il s'en tenait à cette position initiale, en réponse à la demande de Donald Trump d'une participation d'un milliard de dollars en échange de la présence du bouclier américain.

«J’ai informé la Corée du Sud qu’il serait approprié qu’ils payent. C’est un système à un milliard de dollars. C’est phénoménal, ça détruit des missiles en direct dans le ciel», avait auparavant déclaré le 45e président des Etats-Unis, dans une interview à Reuters. Dans la même interview, il avait estimé que l’Arabie saoudite ne traitait pas non plus les Etats-Unis de manière «équitable», soulignant que Washington dépensait «des sommes d’argent considérables» afin de défendre le royaume.

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Les premiers éléments du système de défense antimissile à haute altitude THAAD ont été livrés en Corée du Sud le 26 avril. Ils devront être installés à Seongju, à 250 kilomètres au sud de Séoul. Selon l'agence de presse sud-coréenne, Yonhap, «l'installation du système THAAD a débuté avec des éléments importants, dont un radar en bande X et des véhicules lanceurs de missile». Des responsables américains ont précisé que le bouclier serait opérationnel «dans les prochains jours», ce qui a provoqué le mécontentement de la population locale.  

En, effet, pès de 8 000 activistes habitant dans la zone du déploiement du bouclier THAAD organisent des manifestations contre sa présence depuis des mois, craignant qu'il fasse de cette région la première cible de Pyongyang dans le cas d'un éventuel conflit. Le système présente également, selon ses opposants, des risques pour l'écologie et la santé des riverains.

Selon Washington, le déploiement du système THAAD en Corée du Sud a pour objectif de faire face aux menaces du régime de Pyongyang après la tenue de nombreux essais balistiques. Le porte-parole du ministère des Affaires Etrangères sud-coréen, Cho June-hyuck, a aussi confirmé que la Corée du Sud et les Etats-Unis «restaient fermes dans leur intention de déployer le THAAD sans délai afin de répondre aux menaces nucléaires et balistiques sophistiquées de la Corée du Nord». Au moins 28 000 soldats américains sont de plus déployés en Corée du Sud. Cette décision ne fait néanmoins pas l'unanimité dans la région. La Chine et la Russie ont exprimé leur désaccord, en appelant à la «retenue» les protagonistes.

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