«La Minusca a le profond regret de confirmer que trois des quatre soldats de la paix portés disparus depuis l'attaque [du 8 mai 2017] ont été retrouvés morts. Le quatrième est toujours porté disparu», a précisé la force de l'ONU dans un communiqué le 9 mai dans l'après-midi. «C'est malheureusement l'attaque la plus meurtrière contre des soldats de la paix de la Minusca», a fait savoir ce 9 mai à l'AFP son porte-parole, Hervé Verhoosel, sans préciser toutefois la nationalité des victimes.
Durant un échange de tirs, huit combattants d'un groupe anti-Balaka ont été tués, selon la Minusca, qui fait état de blessés des deux côtés. La République centrafricaine a basculé dans le chaos en 2013 après le renversement de l'ex-président François Bozizé par les rebelles Séléka, entraînant une contre-offensive de groupes anti-Balaka.
La Minusca sous sa forme actuelle a été créée en avril 2014 par le Conseil de sécurité des Nations unies, au plus fort des massacres entre groupes armés Séléka pro-musulmans et anti-Balaka majoritairement chrétiens. L'intervention de la France (de décembre 2013 à octobre 2016) et des Nations unies a permis l'élection du président Faustin-Archange Touadéra et un retour au calme dans la capitale, Bangui. Mais pas à l'intérieur du pays, où les groupes armés se battent pour le contrôle des ressources du pays.
Ex-puissance coloniale, la France a condamné l'attaque, souhaitant «identifier les responsables afin de les traduire en justice». «La France réitère son plein soutien à l’action menée par la Minusca et ses contingents pour la stabilisation de la République centrafricaine et la protection des populations civiles», a déclaré le Quai d'Orsay dans un communiqué.
Les organisations humanitaires impuissantes
En l'absence d'une armée centrafricaine, qu'une mission de l'Union européenne tente de restructurer, les quelque 12 500 hommes de la Minusca sont seuls en première ligne face aux groupes armés ex-Séléka ou anti-Balaka depuis la fin de l'opération française Sangaris, dont les Centrafricains ont regretté le départ.
Malgré les appels au désarmement lancés par le président Touadéra, l'activité des groupes armés menace aussi l'aide humanitaire indispensable dans ce pays parmi les plus pauvres du monde qui compte 900 000 déplacés ou réfugiés pour 4,5 millions d'habitants. La flambée de violence qui a caractérisé le premier trimestre 2017 affecte lourdement le travail des organisations humanitaires.