Le 8 mai, Israël a rejeté avec véhémence les déclarations du président turc Recep Erdogan l'accusant de mener une politique d'apartheid en cherchant à limiter la liberté de culte des musulmans à Jérusalem.
«Celui qui viole systématiquement les droits de l'Homme dans son propre pays ne devrait pas faire la morale à la seule vraie démocratie de la région», a déclaré le porte-parole du ministère israélien des Affaires étrangères, Emmanuel Nahshon. «Israël protège toujours la liberté totale de culte pour les juifs, les musulmans et les chrétiens, et continuera à le faire malgré les calomnies infondées lancées à son encontre», a-t-il dit dans un communiqué.
Plus tôt le 8 mai, Recep Erdogan avait promis d'œuvrer pour empêcher un projet de loi israélien qui vise à limiter, voire interdire, les appels à la prière des mosquées durant la nuit. Ce texte, approuvé par le gouvernement en février mais qui doit encore adopté par le Parlement, s'appliquerait aux mosquées en Israël ainsi qu'à Jérusalem-Est, partie de la ville occupée et annexée par Israël, mais pas à l'esplanade des mosquées.
«Si Dieu le veut, nous ne permettrons jamais que soit réduit au silence l'appel à la prière dans le ciel de Jérusalem», a dit le président turc lors d'un forum sur Jérusalem à Istanbul. «Quelle est la différence entre les pratiques actuelles d'Israël et les politiques racistes et discriminatoires adoptées contre les Noirs en Amérique dans le passé ?», s'est-il demandé.
Fervent défenseur des Palestiniens, le président turc a normalisé les relations de son pays avec Israël en 2016, après une crise déclenchée en 2010 par un raid israélien meurtrier contre un navire affrété par une ONG humanitaire turque pour tenter de briser le blocus israélien de Gaza.
Israël considère l'ensemble de Jérusalem comme sa capitale «unifiée», alors que les Palestiniens veulent faire de Jérusalem-Est la capitale de l'Etat auquel ils aspirent. Le statut de Jérusalem est l'une des questions les plus épineuses du conflit israélo-palestinien.