«Washington et Moscou ont besoin de cette rencontre, pas pour impressionner et s'exclamer : "C’est sensationnel, ils en parlaient depuis longtemps et ça a enfin lieu." Les deux chefs d'Etat ne se rencontrent pas seulement pour se serrer la main ou échanger sur les relations bilatérales et les questions internationales», a déclaré le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov à la chaîne de télévision russe Mir au sujet de l'entretien à venir entre Vladimir Poutine et Donald Trump.
Le chef de la diplomatie russe a souligné que la rencontre devait être bien organisée. «La Russie et les Etats-Unis ont un impact considérable sur la stabilité et la sécurité internationales, donc une telle rencontre doit apporter des résultats concrets», estime Sergueï Lavrov.
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Moscou ne prête pas trop attention aux déclarations contradictoires de responsables américains concernant les relations russo-américaines, a encore ajouté le ministre. «Nous nous concentrons sur l'individu le plus important, le président américain Donald Trump, qui a hautement apprécié la visite [du secrétaire d'Etat américain] Rex Tillerson à Moscou, et sa conversation téléphonique avec le président Poutine durant laquelle il avait exprimé son intention de poursuivre les efforts afin de promouvoir nos intérêts communs», a expliqué Sergueï Lavrov.
Vladimir Poutine et Donald Trump ont parlé au téléphone le 2 mai et évoqué notamment de potentielles actions antiterroristes coordonnées en Syrie et les tensions concernant la Corée du nord. Les deux présidents ont également décidé de se rencontrer pour la première fois à l'occasion du G20 qui doit se dérouler les 7 et 8 juillet à Hambourg, en Allemagne.
Rex Tillerson s'est rendu en Russie le 12 avril et s’est entretenu avec Sergueï Lavrov et Vladimir Poutine. Selon Donald Trump, le secrétaire d’Etat américain a effectué «un énorme travail» à Moscou. Mais, fin avril, Vladimir Poutine a noté que le président américain avait échoué à tenir ses promesses d’amélioration des relations avec la Russie et ajouté que le niveau de confiance entre Moscou et Washington s’était même dégradé depuis le départ de Barack Obama. La Maison Blanche a pour sa part considéré «l’isolation de la Russie au sein de l’ONU» comme l’une des principales réussites de Donald Trump durant ses 100 premiers jours au pouvoir.
Sanctions de l'UE et dialogue avec l’OTAN
Dans son interview, Sergueï Lavrov a également évoqué les sanctions de l’UE contre la Russie. Il a souligné que la Russie n’avait pas l’habitude de s’ingérer dans les affaires d’autres pays et n’entendait pas demander la levée des sanctions à des Etats qui «placent la politique au-dessus des intérêts économiques de leurs citoyens».
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La Russie est aussi prête à reprendre le dialogue avec l’OTAN, mais cela doit avoir lieu sur une base d’égalité, selon le chef de la diplomatie russe qui déplore que l’Alliance considère la Russie comme «un ennemi ou même une menace».