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L'UE s'offre un musée sur l'«intégration européenne» pour 55 millions d'euros

Le président du Parlement européen l'assure, il ne s'agit en aucun cas d'un instrument de propagande : la «Maison de l'Histoire européenne», inaugurée le 4 mai par l'UE, entend célébrer les valeurs européennes.

A l'initiative du Parlement européen, l'Union européenne (UE) a inauguré le 4 mai à Bruxelles sa «Maison de l'Histoire européenne», un musée qui a coûté la bagatelle de 55 millions d'euros et dont l'objectif est d'offrir une vision chronologique et transnationale de «l'intégration européenne». Les expositions permanentes couvrent deux guerres mondiales, la Shoah, la guerre froide et, bien sûr, la construction de l'UE, de ses débuts à aujourd'hui.

Le musée n'est pas un instrument de propagande pour les 28 – bientôt 27 – Etats membres, a jugé bon de préciser lors de l'inauguration le président du Parlement européen, Antonio Tajani. «Ici, il n'y a pas de ligne à suivre. Il y a de nombreux messages différents, notre histoire et notre héritage sont là, nos problèmes et nos désastres aussi», a-t-il souligné lors d'une conférence de presse. «Mais en étudiant le passé, nous pouvons avoir un meilleur avenir», a-t-il fait valoir.

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Célébrer les «valeurs» européennes

Pour le président du conseil de direction du musée, Hans-Gert Pöttering, qui a précédemment tenu le perchoir du Parlement européen, l'exposition célèbre les valeurs européennes au moment même où le fonctionnement de l'UE est remis en question par de nombreuses forces politiques sur le continent.

«En politique et particulièrement dans l'UE, tout est en danger. Et si nous ne défendons par l'UE, son avenir pourrait s'avérer très difficile», a-t-il avancé.

En fin d'exposition, des badges des camps du «Leave» et du «Remain» de la campagne britannique concernant le référendum sur l'appartenance à l'UE sont affichés, encadrant un bulletin du vote du 23 juin 2016. C'est le personnel du musée, sans influence extérieure qui a pris la décision d'y inclure des éléments du vote britannique, a souligné Hans-Gert Pöttering. «Cela vous montre que l'équipe est totalement indépendante», a-t-il analysé.

Hans-Gert Pöttering en a tout de même profité pour qualifier l'ancien Premier ministre David Cameron, à l'initiative du référendum, d'«individu très tragique» pour ce qu'il a fait à l'Europe et en particulier à son propre pays.

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