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Dommages invisibles : RT parle à des enfants syriens souffrant de graves traumatismes psychologiques

Hormis la destruction et la violence, la guerre en Syrie a infligé de graves dégâts aux Syriens, en particulier les plus jeunes. Nombre d'entre eux ont vu leur santé mentale se détériorer et souffrent de «stress toxique» et de traumatismes de guerre.

Les enfants syriens parlent calmement du bruit des bombes et du sifflement des balles. Lima, cinq ans, a confié à RT qu’elle n’en avait plus peur, car elle y était maintenant «habituée».

Après plus de six années de guerre, de nombreux enfants sont nés au milieu de la violence des combats et n’ont jamais connu d'autre vie.

«Ils sont devenus insensibles à la guerre. S’ils entendent le son d’un avion, ils vous diront que c’est un avion. S’ils entendent le son d’un missile, ils vous diront que c’est un missile», témoigne une mère syrienne prénommée Iman.

«Ils s’y habituent. Au début ils avaient très peur, plus maintenant», déclare, résigné, un père de famille prénommé Rafik Aboudan.

Les enfants plus âgés sentent toutefois que quelque chose n'est pas normal, parce qu’ils se rappellent leur vie paisible d'avant. Ainsi, Aya, une fillette de 12 ans, affirme avoir peur de continuer à vivre en Syrie. Elle redoute la proximité des combats et que «quelque chose [lui] arrive».

L’une des principales difficultés du traitement des troubles mentaux chez les Syriens, c’est que leurs traumatismes psychologiques ne peuvent être soignés aussi longtemps que dure la guerre.

En avril dernier, un rapport de l’ONG Save the Children a tiré le signal d'alarme concernant le niveau épidémique du syndrome de stress toxique chez les enfants syriens. Ce type de stress découle de l’exposition aux violences pendant une longue période. Selon les parents et les adultes qui côtoient ces enfants, les premiers signes sont facilement perceptibles.

«Ils deviennent extrêmement irritables et agressifs et sont de plus en plus craintifs», déplore Mamdouha, père de plusieurs enfants victimes de ce type de stress.

«Ils aiment jouer avec des armes. Ils n’aiment aucun autre jouet, ils choisissent de jouer à des jeux de guerre. Ces enfants n’ont plus d’enfance», regrette une mère de jeunes enfants.

Pire encore, les jeunes enfants syriens interrogés n'imaginent pas un avenir sans guerre.

«Je veux être officier dans l’armée ou avocat… En fait non, je veux devenir officier», a répondu Danny, huit ans, à la question de savoir quel métier il aimerait exercer plus tard. Quant à Juda, 10 ans, elle veut travailler dans le domaine de l’ingénierie aérienne «pour voir depuis le ciel l’ensemble de son pays», qu’elle ne voit que dans les livres. Aya, 12 ans, lucide, fait la remarque qu’«il n’y aura pas d’avenir si la situation ne s’améliore pas».

La reconstruction du pays passera aussi dans le traitement et les soins à apporter à sa jeunesse si la Syrie veut regarder vers le futur.

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