Dans le courant du mois d’avril, 47 pays sur les 54 membres du Conseil économique et social de l’ONU ont voté, à bulletins secrets, en faveur de l’accession de l’Arabie saoudite à la commission des droits des femmes.
Du côté de la Belgique, dont le Premier ministre Charles Michel avait assuré que son ambassadeur, pris par le temps, avait voté par erreur en faveur de Riyad, l’opposition se pose des questions.
Ainsi, selon des députés écologistes qui citent des courriels internes, au moins neuf heures se seraient écoulées entre le moment où le cabinet du ministre des Affaires étrangères Didier Reynders et le moment où celui-ci a donné une réponse.
Le ministre devra donc s’exprimer une nouvelle fois le 2 mai devant le parlement, rapporte l’agence de presse Belga.
Quant aux autres pays, ils restent muets.
Contacté par le média basé à Londres The Independent, un porte-parole du ministère britannique des Affaires étrangères a refusé de révéler si le Royaume-Uni avait donné son accord, tout en assurant ne pas «rechigner à soulever la problématique des droits de l’homme avec les autorités saoudiennes».
Tandis que WikiLeaks avait offert 10 000 dollars à quiconque dévoilerait la teneur du vote de Stockholm, la seule réponse reçue vient du ministère suédois des Affaires étrangères qui refuse de dévoiler son vote, comme le demande l’opposition.
Une pétition lancée
Une pétition a été lancée sur le site Change.org par l’association Libératrices, demandant que «l’Arabie saoudite, pays où l’on pratique un islam rigoriste, régi par la charia» soit exclue de la commission des droits des femmes de l’ONU.
Les auteurs du texte, signé par plus de 12 500 personnes, réclament également que soient révélé le nom des pays ayant voté en faveur de Riyad.
Classée 141 sur 144 à l’index sur l’égalité des genres du Forum économique mondial de 2016, l’Arabie saoudite a accédé à la commission pour les droits des femmes, qui vise est «exclusivement dédié à la promotion de l’égalité de genre et à l’émancipation de la femme», selon son site internet.
L’information a été révélée fin avril par l’ONG UN Watch, dont le président Hillel Neuer avait calculé qu’au moins cinq pays européens avaient accordé leur voix à Riyad.