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Damas dément les allégations d’Ayrault d'utilisation d'armes chimiques par la Syrie et accuse

Les autorités syriennes ont démenti les accusations de la France les incriminant directement dans une attaque chimique présumée contre un village rebelle, accusant Paris de dissimuler l'identité réelle des auteurs de ce drame. 

«La Syrie condamne la campagne de supercherie, de mensonges éhontés et d’allégations fabriquées relayée par le ministre français des Affaires étrangères Jean-Marc Ayrault», a déclaré le ministère des Affaires étrangères syrien dans un communiqué. Celui-ci fait suite aux accusations françaises incriminant Damas pour la contamination chimique de Khan Cheikhoun.

«Il s'agit d'une tentative pour cacher la vérité sur ce crime et ses auteurs. Ces allégations montrent sans le moindre doute l'implication de la France dans la planification de ce crime dans le cadre de sa complicité dans l'agression contre la Syrie», ajoute le texte, qui stipule que les accusations françaises représentent «une violation des prérogatives des organisations internationales spécialisées dans les armes chimiques».

Pour les Affaires étrangères syriennes, «le gouvernement français ne possède ni l'autorité, ni la compétence juridique pour déterminer ce qui s'est passé à Khan Cheikhoun».

Le 26 avril, Jean-Marc-Ayrault, citant un rapport des services de renseignement français, a affirmé que cette attaque, qui a causé 88 morts, portait «la signature» de Damas et démontrait que le gouvernement syrien détiendrait «toujours des agents chimiques de guerre».

Auparavant, l’Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) avait annoncé que des tests prouvaient de manière «irréfutable» que du gaz sarin ou une substance similaire avait été utilisée à Khan Cheikhoun, sans préciser sa provenance.

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Le 13 avril, le président syrien Bachar el-Assad avait accusé, dans une interview accordée à l'AFP, les Occidentaux d'avoir «monté toute l'histoire» afin de préparer le terrain à des frappes américaines

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D'après Moscou et Damas, la contamination chimique aurait eu lieu à la suite d'un bombardement par l'aviation syrienne d'un dépôt d'armes contenant des gaz de combat qui appartenait aux djihadistes contrôlant la zone.