Les Etats-Unis comptent parmi les Etats qui ont «un esprit égoïste et vaniteux», selon le président bolivien Evo Morales, qui a donné une interview exclusive à RT ce 26 avril. «C'est une attitude que je ne m'explique pas de la part des gouvernements de certains pays, dont les Etats-Unis sont un exemple», a-t-il estimé, dans le contexte d'accroissement des tensions entre Pyongyang et Washington, qu'il attribue en partie à l'attitude de ce dernier. Washington multiplie en effet les démonstrations de force à l'attention de Pyongyang, Donald Trump, ayant été jusqu'à écrire sur son compte Twitter le 11 avril dernier : «La Corée du Nord cherche des ennuis. Si la Chine décidait d'aider, cela serait formidable. Sinon, nous résoudrons le problème sans eux !»
Réagissant également à la politique conduite par les Etats-Unis en Syrie, Evo Morales a rappelé que ce pays constituait «un point stratégique d'importance pour le contrôle de tout le Moyen-Orient». «30% des ressources en hydrocarbures de la planète sont concentrées autour de cette zone : cela nous ramène dans le passé, lorsque les empires se partageaient les ressources», a-t-il déclaré.
«Les empires, aujourd'hui, ont recours à des intervention militaires et à des sous-marins afin de poursuivre les mêmes objectifs qu'alors : prendre le contrôle des ressources naturelles», a ajouté Evo Morales. La Bolivie, par ailleurs membre non permanent du Conseil de sécurité de l'ONU, s'illustre depuis plusieurs années par une diplomatie résolument critique à l'égard des Etats-Unis.
Venezuela : «Un coup d'Etat commandé par la droite»
Evo Morales, dirigeant se revendiquant du bolivarisme et proche allié du Venezuela, a également livré sa vision des tensions qui agitent actuellement le pays. «J'ai le sentiment que l'Organisation des Etats américains (groupement de tous les Etats du continent américain fondé en 1948) a conservé sa vieille tradition de coups d'Etat, qui est le premier moyen de pression de l'empire nord-américain», a-t-il dénoncé.
En effet, selon le président bolivien, les contestations violentes du gouvernement de Nicolas Maduro au Venezuela n'ont rien d'un mouvement spontané. Les manifestations parfois violentes qui secouent le pays depuis plus de quatre semaines et qui ont fait près de 22 morts relèvent selon lui d'un «coup d'Etat commandé par la droite».
Au Venezuela, une vague de manifestations a commencé le 1er avril à l'appel de l'opposition, majoritaire au Parlement depuis fin 2015, afin d'exiger des élections anticipées pour faire partir le président Maduro. Ce dernier a accusé les Etats-Unis de «provoquer une intervention impérialiste» contre le Venezuela.