L’activité militaire de la Corée du Nord semble faire peur à ses voisins en Asie-Pacifique. Ainsi, une source militaire, citée par le journal japonais Yomiuri, a fait savoir que le Japon se préparerait à contrer une attaque nord-coréenne si d'aventure, elle avait lieu.
Selon le média japonais, en cas de détérioration des relations entre les deux pays et la chute d’un missile nord-coréen dans les eaux japonaises, Tokyo planifierait de mettre ses forces d'autodéfense au plus haut niveau d'alerte. Conformément à un accord signé à la fin de la Seconde Guerre mondiale, ce niveau ne peut être décrété que pour répondre à une attaque militaire.
Ainsi, si un missile nord-coréen venait à tomber dans les eaux territoriales japonaises, Tokyo pourrait qualifier cet incident d'«attaque armée d'un Etat étranger», ce qui impliquerait l’utilisation des forces d'autodéfense japonaises hors de l’archipel.
Ces propos, issus d'une source militaire au sein du gouvernement japonais, ont été prononcés au moment où la Corée du Nord a menacé d'effectuer des tirs de missiles «chaque semaine». Le 6 mars, Pyongyang avait déjà tiré quatre missiles balistiques vers le Japon. Trois d'entre eux s'étaient abîmés dans les eaux territoriales nippones. L'objectif affiché par la Corée du Nord était de s'entraîner à «frapper les bases des forces impérialistes américaines d'agression au Japon, le cas échéant».
Selon les Etats-Unis, le 16 avril la Corée du Nord a aussi lancé un missile mais essuyé un échec. «Le missile a presque immédiatement explosé», a déclaré Dave Benham, porte-parole du Pentagone. Le Pentagone et les Sud-Coréens précisent que ce tir raté a été effectué depuis le site de Sinpo, sur la côte est du pays. Pourtant, ni Séoul ni Washington n'ont été en mesure de déterminer la nature du missile en question.
Tokyo pourrait envoyer ses soldats en Corée du Sud
Suite aux promesses de la Corée du Nord d'effectuer des tirs de missiles chaque semaine, le ministre japonais de la Défense, Tomomi Inada, a fait savoir que Tokyo envisageait d'envoyer ses soldats dans la péninsule coréenne pour y protéger ses ressortissants au cas où la crise nécessiterait une évacuation.
«Si une situation exigeant que les ressortissants japonais et d'autres [pays] soient évacués surgissait dans la péninsule coréenne et que ceux-ci ne parvenaient pas à partir par leurs propres moyens, Tokyo se préparerait à mobiliser des forces militaires», a-t-elle déclaré devant le Parlement, citée par l'agence Jiji et la chaîne NHK.
Pence rassure le Japon mais Tokyo insiste : «le dialogue pour le dialogue n'a aucune valeur»
Dans la matinée du 18 avril, le vice-président américain Mike Pence est arrivé au Japon dans le cadre d'une tournée asiatique qui l'avait déjà conduit en Corée du Sud auparavant. Il a réitéré l'engagement de son pays à assurer la sécurité du Japon, face à la «menace» nord-coréenne.
«L'alliance entre les Etats-Unis et le Japon est la pierre angulaire de la paix et de la sécurité en Asie du nord-est», a affirmé Mike Pence tandis que le Premier ministre nippon, Shinzo Abe, appelait à une résolution «pacifique» de la crise nord-coréenne, ajoutant cependant que le dialogue pour le dialogue n'avait aucune valeur et qu’«il était nécessaire de faire pression».
«Le chemin le plus productif est le dialogue au sein de la famille des nations. Les Etats-Unis considèrent que le temps est venu pour la communauté internationale d'utiliser la pression économique et diplomatique pour conduire la Corée du Nord à ce à quoi elle échappé depuis plus d'une génération. Nous ne renoncerons pas tant que nous n'aurons pas atteint l'objectif d'une péninsule coréenne dénucléarisée», lui a répondu Mike Pence.