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Au Royaume-Uni, des députés veulent déchoir Asma el-Assad de sa citoyenneté britannique

Estimant que la première dame syrienne, née à Londres, fait «partie intégrante d'une machine de propagande qui commet des crimes de guerre», des députés conservateurs et libéraux entament une procédure pour lui retirer son passeport britannique.

Plusieurs députés britanniques réfléchissent à déchoir Asma el-Assad, l'épouse du président syrien Bachar el-Assad, de sa citoyenneté britannique, selon le Sunday Times. Née à Londres en 1975, Asma Fawaz Akhras, de son nom de jeune fille, possède en effet la nationalité britannique en plus de la nationalité syrienne.

«L'heure est venue de s'en prendre à Assad de toutes les manières possibles, y compris à travers les gens qui, comme madame Assad, font partie intégrante d'une machine de propagande qui commet des crimes de guerre», a déclaré Nadhim Zahawi, député conservateur à la Chambre des Communes et membre de la commission des Affaires étrangères.

Ce projet serait également soutenu par les libéraux-démocrates. Le parti aurait d'ores et déjà rédigé une lettre à l'attention du Bureau de l'Intérieur. Les auteurs du document, dont plusieurs extraits sont cités par The Telegraph, estimeraient que «si Asma continue à défendre le régime d'Assad et ses actions meurtrières, le gouvernement britannique devra assumer la lourde tâche de la déchoir de sa citoyenneté».

Asma el-Assad, d'ordinaire très discrète, se retrouve au centre de l'attention médiatique et politique outre-Manche après avoir publié sur Facebook une photo de la base aérienne syrienne détruite par le raid américain au cours duquel 14 personnes dont 9 civils ont perdu la vie. «Ce qu'a fait l'Amérique est irresponsable», affirmait-elle, ajoutant que ce bombardement «reflète[rait] la vision à court terme, le manque de clairvoyance,  l'aveuglement politique et militaire à toute réalité et la poursuite naïve d'une campagne de propagande frénétique».

Tôt dans la matinée du 7 avril, 59 missiles Tomahawk ont été lancés sur la base d'Al-Chaayrate, depuis des destroyers de l'US Navy croisant en Méditerranée. Ces missiles ont touché l'infrastructure militaire, mais ont également fait neuf morts parmi les civils, selon le gouverneur de la province de Homs, où l’attaque a eu lieu. Washington a expliqué avoir procédé à ces frappes en représailles à l'attaque chimique présumée du 4 avril dans la province d’Idleb, dont la Maison Blanche tient le gouvernement syrien pour responsable sans pour autant fournir de preuve.

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