Le bilan toujours provisoire de l'attentat à la camionnette piégée du 15 avril, à Rachidine, s'élèverait désormais à 126 victimes dont 68 enfants selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).
Il s'agit de l'un des attentats les plus sanglants depuis le début du conflit il y a plus de six ans. Ce dernier a déjà fait plus de 320 000 morts, ainsi que des millions de déplacés et de réfugiés.
L'attaque s'est produite dans la localité de Rachidine, où avaient été bloqués des dizaines de bus transportant des personnes évacuées de Foua et Kafraya, des localités loyalistes assiégées par les rebelles dans la province d'Idleb, dans le nord du pays.
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L'ONU horrifiée
Le secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires et coordonnateur des secours d’urgence de l'ONU, Stephen O'Brien, s'est dit «horrifié» par cette attaque «monstrueuse et lâche». «Ses auteurs ont fait preuve d'une indifférence éhontée pour la vie humaine», s'est-il emporté.
Le pape dénonce une attaque «ignoble» sur les réfugiés
Le pape François a également eu des mots pour les victimes de la guerre en Syrie et de cet attentat dans sa traditionnelle bénédiction urbi et orbi, le 16 avril.
Devant des milliers de fidèles rassemblés sur la place Saint-Pierre, le pape argentin a imploré Dieu d'apporter «la paix à tout le Moyen-Orient» et d'aider «tous ceux qui s’emploient activement à apporter soulagement et réconfort à la population civile en Syrie, victime d’une guerre qui ne cesse pas de semer horreur et mort».
«Hier [le 15 avril] a eu lieu une attaque ignoble contre des réfugiés en fuite», a-t-il en outre dénoncé en référence à l'attentat de Rachidine.
La France condamne «fermement» l'attentat
Dans un communiqué de presse, le ministère des Affaires étrangères français a fait part de sa condamnation ferme de «l’attentat qui a coûté la vie à des dizaines de civils, parmi les lesquels de nombreux enfants, samedi 15 avril, à Rachidine, en Syrie».
«Les attaques contre les civils sont inacceptables quels qu’en soient les auteurs. Les responsables de ces crimes abjects devront rendre des comptes à la justice», a poursuivi le porte-parole du ministère dans cette déclaration, en appelant «à la protection des personnes évacuées et au strict respect du droit international humanitaire».
Le processus d'évacuation de milliers de Syriens vivant dans quatre localités assiégées – Madaya et Zabadani, près de Damas, pour les rebelles, ainsi que Foua Kafraya pour les loyalites – avait démarré le 14 avril, en vertu d'un accord signé par le Qatar, soutien de la rébellion, et l'Iran, allié du président Bachar el-Assad.
Le lendemain, l'évacuation avait été bloquée sur la route de Rachidine, les personnes évacuées attendant pendant des heures dans leurs bus en raison de désaccords entre parties adverses.