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Boris Johnson propose à la Russie de rejoindre la coalition menée par les Etats-Unis en Syrie

Le ministre britannique des Affaires étrangères, Boris Johnson, a publié une tribune dans le journal The Telegraph. Il y appelle Moscou à arrêter de soutenir Bachar el-Assad et à se placer «du bon côté de la dispute» en Syrie.

La Russie pourrait «rejoindre la coalition de plus de 60 pays dans la lutte contre Daesh pour préserver ses intérêts stratégiques en Syrie dans la perspective de relations plus fructueuses avec le président Trump», a écrit Boris Johnson dans une tribune publiée pas le journal britannique The Telegraph. Le ministre britannique des Affaires étrangères pense à la coalition internationale dirigée par Washington pour lutter contre Daesh en Syrie en Irak alors que, depuis le 30 septembre 2015, la Russie combat le terrorisme en Syrie en soutenant les forces gouvernementales syriennes qui lui ont officiellement demandé de l'aide .

Boris Johnson estime que Moscou doit contribuer à la conclusion d’un «vrai cessez-le-feu, mettre fin à l’utilisation des armes chimiques et trouver une solution politique qui libérera les Syriens de la tyrannie d’Assad.» Selon le ministre, la Russie «a encore le temps d’être du bon côté de la dispute».

Le ministre britannique des Affaires étrangères ne doute pas que les forces gouvernementales syriennes sont derrière l’attaque chimique présumée de Khan Cheikhoun, le 4 avril. Il affirme que l’attaque a été effectuée par «deux avions syriens ayant décollé d’une base aérienne où des armes chimiques étaient stockées». Pour appuyer son propos, Boris Johnson se réfère à des «scientifiques britanniques» qui «ont analysé des échantillons prélevés sur des victimes de l’attaque». Selon lui, «du sarin ou une substance semblable au sarin» a été trouvée dans ces échantillons.

Les déclarations de Boris Johnson sont par ailleurs assez contradictoires. S'il estime que «l’Occident pourrait restaurer la Syrie», il n'exclut pas pour autant la possibilité de nouvelles frappes américaines dans le pays.  

Le ministre britannique des Affaires étrangères a publié cette tribune quelques jours après avoir été critiqué pour n'avoir pu faire en sorte que le G7 impose de nouvelles sanctions contre la Russie en raison du soutien à Bachar el-Assad, souligne The Telegraph.  Boris Johnson avait annulé une visite officielle prévue à Moscou le 10 avril, au motif que les préparatifs de la rencontre entre les ministres des Affaires étrangères des Etats du G7 étaient une «priorité».

Lire aussi : Moscou fustige l'annulation de la visite à Moscou de Boris Johnson

La Grande-Bretagne et les Etats-Unis imputent l’attaque chimique présumée qui se serait produite le 4 avril dans la province syrienne d’Idleb aux forces gouvernementales syriennes, sans fournir de preuves concrètes. La Russie dément de telles accusations. Le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a déclaré qu’une enquête devait être menée par l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques et des experts indépendants.