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United récidive, cette fois en menaçant un passager de lui passer les menottes

Au tour d'un homme d'affaires californien de témoigner du traitement irrespectueux dont il a été victime sur un vol de United Airlines, déjà dans la tourmente après l'affaire de l'expulsion violente d'un passager, dont la vidéo est devenue virale.

Rebelote ? Après le tollé qu'a provoqué la vidéo montrant des agents de sécurité de la compagnie américaine United Airlines expulser manu-militari un passager au hasard parce que le vol était surbooké, c'est au tour du Los Angeles Times de révéler une nouvelle affaire ironiquement similaire.

Un homme de 59 ans, prénommé Geoff Fearns et président de TriPacific Capital Advisors, une société d'investissement qui gère plus d'un demi-milliard de dollars de fonds immobiliers, a vécu (presque) le même genre d'expérience que le médecin d'une soixantaine d'années expulsé de force il y a quelques jours.

Rentrant en urgence de Hawaï où il s'était rendu pour une conférence la semaine précédente, Geoff Fearns a acheté un coûteux billet à 1 000 dollars, en première classe, pour rallier Los Angeles.

Ils m'ont dit que si je ne coopérais pas, ils me passeraient les menottes. Je leur ai dit : «Vous pouvez toujours essayer.»

Habitué de la compagnie, client important et plutôt fortuné, il venait de s'installer confortablement dans son siège, un verre de jus d'orange frais à la main, lorsqu'un employé de United s'est précipité vers lui pour l'informer de manière agressive qu'il devait descendre de l'avion. En cause, la surcharge du vol. L'homme d'affaires refuse, expliquant être déjà installé et rappelant que personne ne l'a prévenu que le vol était surchargé lorsqu'il a procédé à l'enregistrement.

«C'est alors qu'ils m'ont dit que si je ne coopérais pas, ils me passeraient les menottes [...] je leur ai dit : "vous pouvez toujours essayer, vous n'y arriverez pas"», a-t-il raconté au Los Angeles Times.

Devant l’indignation de Geoff Fearns, l'agent a fini par lui avouer que la compagnie avait établi une liste de passagers prioritaires en première classe et qu'une personne «plus importante que lui» devait absolument prendre place dans l'avion.

En réalité, ce n'est pas le vol, mais le compartiment réservé à la première classe qui était surchargé. De plus, la personne «plus importante» censée prendre sa place avait tout simplement plus de «points» sur sa carte «grand voyageur», a expliqué Geoff Fearns. Devant l'obstination de l'homme d'affaires qui assurait qu'il ne quitterait l'avion en aucun cas, la compagnie lui a finalement proposé de le rétrograder en classe économique.

Une fois à Los Angeles, Geoff Fearns a pris contact avec son avocat et a envoyé un mail au directeur de United Airlines afin de lui demander un remboursement complet de son billet et, petite pique provocatrice pour visiblement se venger du traitement reçu, que la compagnie fasse un chèque de 25 000 dollars à l'association caritative de son choix.

Ces deux requêtes lui ont été refusées. La compagnie lui a simplement proposé de lui rembourser la différence entre le prix du billet en première classe et celui en classe économique, le tout sous la forme d'un avoir de 500 dollars à utiliser lors de son prochain vol. A la question du Los Angeles Times de savoir s'il était disposé à emprunter à nouveau un vol United Airlines, Geoff Fearns s'est esclaffé : «Vous plaisantez ?»

Le cas de Geoff Fearns n'est pas aussi grave que celui survenu quelques jours plus tôt. Le 9 avril dernier, un médecin âgé d'une soixantaine d'années a été expulsé avec violence d'un vol de la United Airlines devant rallier Chicago (Illinois) à Louisville (Kentucky). Il refusait de quitter l'avion à la demande des agents de sécurité, qui avaient sélectionné quatre passagers au hasard pour les faire descendre, afin de les remplacer par quatre membres de personnel d'une compagnie partenaire qui devaient «absolument prendre ce vol», comme l'a plus tard expliqué le directeur de United Airlines.

Oscar Munoz, le directeur de la compagnie aérienne, a également défendu les agents de sécurité, expliquant qu'ils avaient fait leur travail, étant donné que l'homme avait été sollicité poliment à plusieurs reprises, avant de se mettre à crier et se rebeller lorsque les agents se sont mis à poser les mains sur lui pour l'inciter à se lever. 

Il a cependant ajouté que l'agent qui avait traîné l'homme dans les allées de l'avion avait été mis à pied.

Les vols surbookés ne sont pas interdits par la loi

La loi autorise les compagnies à vendre plus de billets que de sièges disponibles dans l'avion car il arrive très souvent que des passagers ne se présentent pas à l'embarquement. De nombreuses compagnies aériennes ont également pour habitude d'offrir des bons de voyage aux passagers pour les encourager à laisser leur place en cas de surcharge de l'appareil.

Lorsqu'elle exige qu'un passager abandonne un siège, la compagnie aérienne doit rembourser le double du tarif aller simple au passager, à condition que le passager soit placé sur un vol qui arrive moins de deux heures après son vol initial. Dans le cas de retards plus importants, la compensation du passager peut s'élever jusqu'à quatre fois le prix du billet aller simple.

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