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Frappes US sur une base syrienne : des résidents du village voisin racontent (VIDEO)

Après l’attaque américaine sur une base de l'armée de l'air syrienne, les journalistes de Ruptly ont rencontré les habitants du village d'Al-Chaayrate, où des missiles sont tombés à quelques mètres des maisons.

«Cette agression scandaleuse menée par les Américains, soutiens de terroristes qui ne pouvaient pas réaliser cette attaque eux-mêmes, a semé la panique parmi les enfants et les civils, engendrant d'énormes dégâts dans le village et les villages alentours : les vitres et les façades des magasins ont été soufflées», explique Assad el-Khodr. C'est l'un des habitants du village d’Al-Chaayrate, situé à proximité de la base aérienne frappée le 7 avril par des missiles américaines, qui a bien avoir voulu s'exprimer devant les journalistes de Ruptly.

«Lors des frappes contre la base aérienne d’Al-Chaayrate, les missiles sont tombés à 40 mètres de ma maison […] Nous étions terrifiés. Les vitres ont été soufflées», poursuit-il, précisant que l'attaque avait provoqué une coupure de courant. 

L’une des habitantes a perdu son mari dans l’attaque. «Quand on a apporté le cercueil, je ne pouvais cesser de pleurer, c’est si triste de mourir à un tel âge», se lamente Ganea, en sanglots.

«La mère élève son fils... et, soudain, les Etats-Unis opèrent une frappe sur une base aérienne et des innocents meurent. Peu importe qui meurt. Que ce soit un général ou le lieutenant Firas. Ils frappent pour tous nous tuer. Et ils appellent ça la "lutte contre le terrorisme"», poursuit-elle. 

Dans la nuit du 6  au 7 avril, 59 missiles Tomahawk ont été tirés depuis des destroyers de l'U.S. Navy dans l'est de la Méditerranée. Ils ont touché plusieurs cibles sur la base aérienne d'Al-Chaayrate, dans la région d'Homs, dans l'ouest de la Syrie. Au moins neuf civils, dont quatre enfants, ont été tués, et sept autres blessés dans des villages situés à proximité de la base.

Les Etats-Unis déclarent avoir frappé cette base en représailles à l'attaque chimique présumée du 4 avril dans la province d’Idleb, que Washington impute au gouvernement syrien sans fournir de preuves. La Russie a qualifié ces bombardements d'«acte d’agression usant d'un prétexte artificiel contre un pays souverain et membre de l'ONU». Malgré d'importants dégâts, la base aérienne syrienne a repris ses opérations le jour même.

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