«Le kamikaze a été stoppé à l'entrée principale [d'un camp militaire à Mogadiscio] et s'est fait exploser. Trois soldats sont morts et plusieurs autres ont été blessés», a déclaré à l'AFP Abdukadir Farah, un militaire somalien présent dans le camp au moment de l'attaque.
Un responsable militaire, le lieutenant-colonel Mohamed Abdirahman, avait auparavant précisé à l'AFP que le kamikaze s'était «déguisé en soldat» pour entrer dans le camp, situé dans le sud de Mogadiscio.
Cet attentat-suicide a été revendiqué par les islamistes radicaux shebab, affiliés à Al-Qaïda, qui ont eux avancé le bilan de «dizaines de morts». Il survient au lendemain d'une attaque à la voiture piégée contre le nouveau chef de l'armée, Mohamed Ahmed Jimale «Irfid», qui en avait réchappé.
Un kamikaze au volant d'une voiture bourrée d'explosifs avait foncé le 9 avril à la mi-journée sur le convoi de celui qui avait été nommé à la tête de l'armée somalienne trois jours plus tôt par le président Mohamed Abdullahi Mohamed. L'attaque, également revendiquée par les shebab, avait fait dix morts.
Ces deux attaques sonnent comme une réponse au discours martial tenu la semaine dernière par le président Mohamed à l'occasion d'une série de nominations à la tête de l'armée, de la police et des services de renseignements.
Le président, dont un des principaux défis est l'amélioration de la situation sécuritaire du pays, avait déclaré «l'état de guerre» face aux shebab, auxquels il avait lancé un «ultimatum de 60 jours pour se rendre».
Les shebab, qui ont juré la perte du fragile gouvernement central somalien, soutenu à bout de bras par la communauté internationale et par les 22 000 hommes de la force de l'Union africaine en Somalie (Amisom), avaient menacé à la mi-février de mener une guerre «sans merci» contre le nouveau président.
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Confrontés à la puissance de feu de l'Amisom déployée en 2007, les shebab ont été chassés de Mogadiscio en août 2011. Ils ont ensuite perdu l'essentiel de leurs bastions, mais contrôlent toujours de vastes zones rurales d'où ils mènent des opérations de guérilla et des attentats-suicides, jusque dans la capitale.