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Après les frappes US en Syrie, les alliés de Damas haussent le ton, les atlantistes se réjouissent

La Russie a dénoncé les frappes américaines contre la Syrie, les qualifiant d'«agression contre un Etat souverain». Les alliés de Washington, eux, applaudissent cette première opération militaire américaine contre le régime de Damas.

Après le bombardement d'une base aérienne syrienne par les forces navales américaines qui a tué au moins 10 soldats et plusieurs civils  en Syrie dans la nuit du 6 au 7 février, les chancelleries occidentales ont salué une action américaine qui n'est pas du goût des alliés de Damas.

Condamnations de l'«agression» américaine 

Le président russe Vladimir Poutine, cité par le porte-parole du Kremlin, considère les frappes américaines contre la Syrie comme une «agression contre un Etat souverain».

«Cette opération de Washington cause un préjudice considérable aux relations russo-américaines, qui sont déjà dans un état lamentable», a ajouté le porte-parole du gouvernement russe, Dmitri Peskov.

Le ministère russe des Affaires étrangères a en outre publié un communiqué annonçant la suspension de l’accord avec les USA sur la prévention des incidents aériens, avant de réclamer une réunion en urgence du Conseil de sécurité de l'ONU. 

L'Iran, autre allié de Damas, a lui aussi «vigoureusement» condamné les frappes américaines. Cette attaque ne fera qu'«aider les groupes terroristes qui sont en déclin et compliquer encore la situation en Syrie et dans la région», a affirmé Bahram Ghassemi, porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères.

Plus réservée, la Chine a appelé à «éviter toute nouvelle détérioration de la situation» en Syrie, tout en condamnant «l'usage d'armes chimiques, par n'importe quel pays».

Les alliés de Washington applaudissent Trump

Londres a annoncé «soutenir pleinement l'action des Etats-Unis». Ces frappes sont «une réponse appropriée à l'attaque barbare à l'arme chimique perpétrée par le régime syrien», a estimé un porte-parole de Downing Street.

La Turquie s'est également félicitée de ces frappes américaines, qu'elle a jugées «positives», selon le vice-Premier ministre Numan Kurtulmus. «Le gouvernement syrien doit être puni sur la scène internationale», a-t-il ajouté dans des déclarations à la chaîne Fox TV.

Autre allié de poids des Etats-Unis dans la région, l'Arabie saoudite a salué la décision «courageuse du président Trump» et assuré qu'elle «soutenait pleinement» les frappes américaines, selon un responsable au ministère des Affaires étrangères. 

«Une installation militaire du régime syrien utilisée pour des bombardements chimiques a été détruite cette nuit par des frappes américaines [...] Assad porte l'entière responsabilité de ce développement», ont indiqué Angela Merkel et François Hollande dans un communiqué commun, assurant que Washington les avait informés au préalable de son action.

Le Japon a lui salué la «détermination» des Etats-Unis, a également annoncé son Premier ministre Shinzo Abe, jugeant que l'action américaine avait «eu pour but d'éviter une aggravation de la situation».

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