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L'attaque chimique présumée n'a pas fait dérailler la conférence de Bruxelles sur la Syrie

Les tentatives de membres de la conférence de Bruxelles sur la Syrie de détourner l'attention de l'objectif humanitaire initial afin d'accuser le gouvernement syrien de l'attaque chimique dans la province d'Idlib ont échoué, selon un diplomate russe.

«Concernant cette conférence, certains ont bien sûr essayé de la réorienter pour se focaliser sur l'incident [de la province d'Idlib]. Je dois dire qu'ils n'ont pas réussi», a déclaré, satisfait, Guennadi Gatilov, vice-ministre des Affaires étrangères russe en clôture de la conférence de donateurs pour la Syrie à Bruxelles. Cette rencontre de la communauté internationale, qui s'est tenue les 4 et 5 avril et qui était soutenue par l'ONU, avait pour but de récolter de l'aide humanitaire pour la population et les réfugiés syriens.

Malgré des désaccords, le diplomate s'est montré confiant quant à la manière d'aborder la résolution de la crise syrienne, notant que les participants étaient en grande majorité conscients que la solution au conflit ne pouvait être que politique.

Il a ajouté que «pratiquement tous» les pays présents avaient salué les négociations à Astana entre le gouvernement syrien et l'opposition, rendues possibles par la médiation de la Russie, de la Turquie et de l'Iran, les qualifiant de «très utiles» pour les pourparlers de Genève.

«Malheureusement, elles n'ont pas encore donné de résultats tangibles, mais ce n'est pas pour autant un échec. De toute évidence, ce sera un long processus, nous en sommes conscients depuis le début», a poursuivi Guennadi Gatilov. Les discussions patinent en effet, car l'opposition a pour priorité la transition du pouvoir, alors que les autorités syriennes souhaitent mettre l'accent sur la lutte contre le terrorisme.

Moscou espère que l'attaque chimique présumée ne fera pas dérailler ces pourparlers intra-syriens, ce qui jouerait en faveur des opposants au processus de paix, confie Guennadi Gatilov.

La communauté internationale accuse Damas d'avoir utilisé des armes chimiques pour frapper le village de Khan Cheikhoun dans la région d'Idlib, tuant 72 personnes selon le controversé Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). Face à ces accusations, la Défense russe s’est dite prête à présenter des preuves irréfutables que l’aviation syrienne avait en réalité visé un entrepôt où les rebelles stockaient des matériaux chimiques.

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