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Un adjoint au maire de Berlin veut renoncer aux illuminations-hommages de la porte de Brandebourg

Face aux critiques dénonçant le deux poids deux mesures dont ferait preuve la ville de Berlin après l'attentat à Saint-Pétersbourg, un maire-adjoint propose de ne plus illuminer la porte de Brandebourg à l'avenir, quel que soit le pays touché.

En Allemagne, la décision prise par le Sénat de Berlin de ne pas illuminer la porte de Brandebourg aux couleurs du drapeau russe, après l'attentat du métro de Saint-Pétersbourg qui a coûté la vie à 14 personnes, a suscité un très vif débat médiatique et politique. C'est dans ce contexte que le sénateur-bourgmestre pour les Affaires culturelles, Klaus Lederer, membre du parti de gauche radicale Die Linke, a proposé de tout simplement renoncer aux illuminations du bâtiment qui rendent ordinairement hommage aux victimes d'attentats à travers le monde.

Tout en assurant «toutes les victimes d'attentats terroristes dans le monde entier» de «son empathie sans distinction», Klaus Lederer estime en effet qu'«une décision d'illuminer la porte de Brandebourg revient dans les faits à ne pas en autoriser une autre». Face à la récurrence des attaques terroristes, et afin d'éviter toute ambiguïté ou critique futures, il considère ainsi qu'il vaudrait mieux privilégier «d'autres formes de compassion».

Toutefois, afin d'honorer les victimes de l'attentat de Saint-Pétersbourg, Klaus Lederer souhaite une dernière mise en lumière du bâtiment, construit à la fin du XIXe siècle en hommage au roi Frédéric-Guillaume II de Prusse. «Le drapeau russe a sa place sur la porte de Brandebourg», affirme-t-il. 

Michael Müller, le maire social-démocrate de Berlin, n'a pas pour l'instant donné suite à la proposition de son adjoint. Le 3 avril, le Sénat de Berlin avait affirmé qu'en raison de l'absence de jumelage entre la capitale allemande et Saint-Pétersbourg, un tel hommage était impossible – il avait pourtant été de mise après l'attaque d'une boîte de nuit homosexuelle à Orlando, aux Etats-Unis, en juin 2016, bien que Berlin ne soit pas jumelée avec la ville de Floride.

La polémique au sujet de l'absence d'hommage ne touche pas seulement l'Allemagne. Alors que les critiques commençaient à se multiplier le 3 avril au soir face à l'absence d'illumination de la tour Eiffel, la maire de Paris, Anne Hidalgo, a finalement décidé d'éteindre le monument le 4 avril. Au contraire, la mairie de Tel-Aviv s'était mise aux couleurs de la Russie dès le 3 avril au soir.

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