Dans une missive datée du 23, adressée au Premier ministre ukrainien Volodymyr Hroïsman et dévoilée le 31 mars sur les sites internet de la chaîne allemande d'information en continu Deutsche Welle et du média ukrainien Kiev Vlast, la secrétaire générale de l'Union européenne de radio-télévision (Eurovision ou UER), Ingrid Deltenre, juge «inacceptable» d'exclure la chanteuse russe Ioulia Samoïlova de la compétition qui se tiendra le 13 mai à Kiev.
Ingrid Deltenre demande à Volodymyr Hroïsman «d'intervenir et de [s']assurer que l'artiste russe pourra rentrer en Ukraine en mai et participer» au concours. Faute de quoi, UA:PBC, la chaîne publique ukrainienne qui diffuse l'événement, «pourrait être exclue des événements futurs».
«Si l'interdiction venait à être confirmée», ce qui constituerait une première dans l'histoire de l'Eurovision, «cela aurait certainement un impact très négatif sur la réputation internationale de l'Ukraine en tant que nation européenne et démocratique», prévient Ingrid Deltenre.
«Nous n'avons pas entendu dire que Ioulia Samoïlova posait des problèmes de sécurité à l'Ukraine», poursuit-elle en soulignant le caractère «non politique» du concours.
«Nous sommes frustrés, en fait en colère, de voir que la compétition [...] est instrumentalisée dans le conflit en cours entre l'Ukraine et la Fédération de Russie», insiste-t-elle.
Le 22 mars dernier, les services secrets ukrainiens (SBU) ont interdit à Ioulia Samoïlova de pénétrer sur le territoire ukrainien pendant trois ans. Ils lui reprochent d'avoir donné un concert en Crimée, en juin 2015, soit un peu plus d'un an après le référendum qui a mené au rattachement de la péninsule ukrainienne à la Fédération de Russie. Une situation que Kiev ne reconnaît pas.
L'Eurovision a tenté de résoudre cette crise en proposant à la chaîne de télévision russe Pervyi Kanal de faire participer sa candidate au concours eurovision de la chanson via satellite... Une proposition rejetée.