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Job d'été en Bavière : jouez le civil russe dans une simulation de guerre de l'OTAN

Une offre d'emploi relayée par la mairie de Berlin propose aux intéressés de faire de la figuration à l'occasion d'un exercice militaire sur une base de l'OTAN en Bavière. Pour plus de vraisemblance, les profils russophones sont appréciés.

C'est un job d'un genre quelque peu particulier que propose le portail pour l'emploi du site internet de la ville de Berlin. Pour un salaire journalier compris entre 88,40 et 120 euros, les individus sélectionnés devront jouer les figurants dans une simulation de guerre sur une base militaire américaine intégrée à l'OTAN.

«Les participants jouent de petits rôles», précise l'annonce, «comme ceux d'un éleveur de bétail ou d'un propriétaire de magasin». Plus étonnamment, en sus d'une «bonne connaissance de l'anglais et de l'allemand», les chercheurs d'emploi qui postuleraient à cette annonce en ayant «un bon niveau de russe, de polonais ou de tchèque» sont les bienvenus. 

Les raisons pour lesquelles de telles compétences linguistiques sont demandées aux candidats tiennent à la nature de la simulation en question. Celle-ci, qui a lieu sur la base de Hohenfels, en Bavière, vise à mettre les soldats de l'OTAN dans «des conditions réelles» d'une opération extérieure. Les figurants doivent donc camper les personnages d'une «population civile en zone de crise».

Pour reproduire ces territoires où les troupes de l'OTAN semblent envisager d'éventuelles interventions, d'importants moyens ont été déployés. Un descriptif plus poussé du poste livre quelques détails sur les dessous de cette simulation sous haute sécurité : les participants n'ont par exemple pas le droit d'emporter avec eux téléphone portable ou ordinateur. «Sur le site, 10 villages ont été construits, comptant chacun entre 10 et 30 maisons», est-il par exemple précisé. La base de Hohenfels sert à l'entraînement des troupes de l'OTAN et compte parmi les plus grandes du pays.

Depuis plusieurs mois, le nombre de soldats américains massés à la frontière russe a considérablement augmenté, principalement dans les pays baltes. Exercices grandeur nature, parades militaires... Moscou s'est dit inquiet de ces manœuvres assimilées à «des actions agressives et dangereuses pour la sécurité du continent européen» par le vice-ministre des Affaires étrangères Alexeï Mechkov.

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