Plusieurs dizaines de personnes se sont réunies le 26 mars près de Hyde Park, à Londres, afin d'exprimer leur solidarité avec les victimes du confit au Yémen et dénoncer les raids aériens de la coalition menée par l'Arabie saoudite dans le pays.
Brandissant des pancartes où étaient inscrits en anglais des slogans tels que «Stop au siège du Yémen» ou «Pas touche au Yémen», les manifestants ont marché jusqu'aux bureaux de la célèbre chaîne publique britannique, la BBC. Ils reprochent à celle-ci de trop peu traiter le conflit yéménite, ou de le faire de manière favorable au camp saoudien.
Les manifestants ont également appelé le gouvernement britannique à cesser de vendre des armes à Riyad. «L'aide militaire [britannique à l'Arabie saoudite] favorise les bombardements des ports et des routes, par lesquels l'aide humanitaire doit passer afin de parvenir aux Yéménites faisant face à la famine», a confié à l'agence Ruptly l'un des participants de cette manifestation.
Londres est, en effet, un soutien militaire de poids pour Riyad. D'après Amnesty International, le Royaume-Uni et les Etats-Unis ont livré pour plus de cinq milliards de dollars d'armes à l'Arabie saoudite, depuis que cette dernière est intervenue il y a deux ans au Yémen, à la tête d'une coalition militaire arabe.
Or, l'Arabie saoudite est fréquemment accusée par les organismes humanitaires de frapper aveuglément au Yémen, et d'être à l'origine de la mort de nombreux civils. En août 2016, par exemple, Médecins sans frontières (MSF) avait déclaré que des raids aériens sur une école coranique avaient fait dix morts et 28 blessés parmi des enfants à Haydan, dans la province de Saada, contrôlée par les rebelles houthis.
10 000 civils tués au Yémen depuis 2015
Depuis l'intervention de la coalition arabe en mars 2015, plus de 10 000 civils ont été tués, selon l'ONU. Cette coalition tente de rétablir au pouvoir le président yéménite Abd Rabbo Mansour Hadi, officiellement en poste mais en exil en Arabie saoudite depuis 2015. Ses partisans s'opposent aux rebelles chiites houthis, proches de l'ancien président Ali Abdallah Saleh.