Un rassemblement à l'appel d'un groupe d'activistes hostile à l'immigration appelé Forze Nuova (Force Nouvelle), s'est tenu le 24 mars à Rome, dans le quartier historique de Primavalle.
Les manifestants y ont scandé des slogans hostiles à l'Union européenne, brandi des drapeaux italiens, ainsi que des banderoles sur lesquelles on pouvait lire «Rome aux Romains» et un très explicite «Ni**e l'UE».
Sur sa page Facebook, Forza Nuova a fait savoir que l'action devait être un «symbole de la résistance populaire à la tyrannie en Europe». Les organisateurs du rassemblement y expliquent notamment que sous l'égide de l'UE, Rome a été «envahie par les immigrés, trahie et vendue par les gauchistes».
Le groupe appelait ses partisans à se joindre à la lutte «contre l'immigration et les politiques d'austérité imposées par les eurocrates», proclamant : «La trêve est terminée». L'action était censée démontrer la mobilisation de la ville éternelle pour «défier Bruxelles», l'UE étant selon ses organisateurs, ni plus ni moins qu'un «gang de banquiers qui [leur] a volé [leur] avenir».
Le 25 mars 1957 naissait la CEE
La date choisie par les organisateurs de la «marche contre la tyrannie» est également très symbolique. En effet, samedi 25 mars, la capitale italienne célèbre le 60e anniversaire du traité historique qui donna naissance à la Communauté économique européenne (CEE), marquant les prémices de la construction de l'UE. Couramment appelé «traité de Rome», il a été signé en 1957 dans la capitale italienne.
Les manifestants sont convaincus du fait que l'Union européenne n'a pas à être célébrée, l'entité n'étant plus qu'une «dictature» exercée par les fonctionnaires de l'UE qui ne sont pas élus par un vote des Etats souverains.
«Ils [les fonctionnaires européens] veulent remplacer les Italiens et les Européens par des réfugiés et des gens du Tiers-Monde. Nous disons "Stop"», a déclaré l'un des manifestants à l'agence Ruptly, ajoutant que le gouvernement italien devait impérativement et avant tout se concentrer sur les besoins de ses concitoyens.
«Le gouvernement doit créer des politiques familiales et sociales pour les Italiens et défendre notre identité», a insisté le manifestant.
Le sentiment de rejet de l'UE palpable dans les rues de la capitale italienne n'a en revanche pas empêché le pape François d'accueillir les représentants des 27 pays de l'Union européenne, le 24 mars dans sa résidence du Vatican. Il en a profité pour dénoncer la rhétorique anti-immigrés et anti-europénne en forte augmentation à travers l'ensemble du continent.
Il a ainsi exhorté les dirigeants de l'UE à ne pas voir le flux de réfugiés «fuyant la guerre, la pauvreté et la persécution» comme un «danger», mais au contraire comme une «contribution à la culture européenne».
«Tout corps qui perd le sens de son chemin, tout corps qui vient à manquer de ce regard en avant, souffre d'abord d'une régression et finalement risque de mourir», a solennellement déclaré le pape François au Saint-Siège.