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Outré d'être qualifié de «dictateur», Erdogan persiste et signe sur les «pratiques nazies» de l'UE

Le président turc a affirmé le 23 mars qu'il continuerait d'employer les termes «fasciste» et «nazi» au sujet des dirigeants européens qui le qualifieront de «dictateur». Il prévoit également de réévaluer ses relations avec l'UE.

«Alors quoi, vous avez le droit de qualifier Erdogan de "dictateur", mais Erdogan n'a pas le droit de vous qualifier de "fasciste" ou "nazi"?» Tels ont été les mots du président turc Recep Tayyip Erdogan à l'endroit de certains dirigeants de pays de l'Union européenne le soir du 23 mars, lors d'un entretien avec les chaînes CNN-Türk et Kanal D. 

«Qu'ils m'excusent, tant qu'ils qualifieront Erdogan de "dictateur", alors, moi, je continuerai de m'adresser à eux en ces termes», a poursuivi le chef d'Etat.

Ces déclarations surviennent alors que les rapports entre Ankara et Bruxelles se sont fortement tendus ces dernières semaines après l'annulation dans plusieurs pays européens de meetings politiques pro-Erdogan, notamment en Allemagne et aux Pays-Bas.

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Recep Tayyip Erdogan a de nouveau dénoncé l'annulation de ces rassemblements visant à promouvoir le «oui» au référendum du 16 avril sur une révision constitutionnelle élargissant les pouvoirs présidentiels. Pour lui, les pays européens œuvrent à la victoire du «non».

Le président turc avait accusé la chancelière allemande d'avoir recours à des «pratiques nazies», suscitant l'indignation en Allemagne. Le nouveau président, Frank-Walter Steinmeier, l'avait notamment exhorté à arrêter ces «comparaisons effroyables».

«Alors que nous sommes de bons amis, le président Steinmeier a fait une déclaration me visant, en me nommant», s'est désolé le 23 mars Recep Erdogan. «Je déplore ses propos. Si seulement il n'avait pas dit une telle chose !», a-t-il ajouté.

Le président turc a encore précisé qu'il n'avait pas prévu de déplacement en Allemagne avant le 16 avril.

Il a en outre évoqué un possible «passage en revue» des relations avec l'Union européenne, soulignant toutefois l'importance des rapports économiques avec l'Union, premier partenaire commercial de la Turquie.

Interrogé sur d'éventuelles «mesures radicales» relatives au pacte sur les migrants ayant permis de réduire le flux de passages vers l'Europe, Recep Tayyip Erdogan a répondu qu'il allait «passer tout cela en revue avec [son] gouvernement, de A à Z», après le 16 avril.

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